31 mars 2011

Quand l'express se moque de l'expression


La chaîne des blogs sur la reconnaissance du vote blanc lancée par le blog Gauche de Combat, a donné l'occasion d'expressions mitigés. Voici un exemple que L'express a choisi de mettre en exergue : Par Jegoun, Vote blanc : Muscadet pour moi, Mais qu'ils ont choisi de renommer : " Pourquoi il ne faut pas reconnaitre le vote blanc", pour les besoins du marketing ou par simple conviction.



@Jegoun s'est donc lancé dans une argumentation ainsi formulé : "il faut bien élire des gens pour nous gouverner", finalement quand on voit la Belgique, on réalise que le pays ne s'en tire pas si mal d'autant que le blogueur "argumente" (probablement pour nous rassurer) sur la déliquescence de notre démocratie en expliquant : "les élus ne sont pas obligés d'appliquer leurs programmes". Comme s'il s'agissait de choses différentes.

Même s'il convient que dans la blogosphère on dit : "il faut aller chercher l'électeur, mouiller la chemise, reparler aux classes populaires ... J'en passe"

passons...

Mais ça doit probablement pas être bien fait puisque "on ne sait plus pourquoi on vote et, d'autre part, on s'en fout, de cette élection"
D'ailleurs, sa vision des électeurs est un peu simpliste :

"Pour les Européennes, ils votent au hasard, si possible pour un parti anti-européen et opposé au gouvernement en place. Pour les régionales, ils votent pour le sortant parce que, dans le fond, ils ne sont pas trop mécontent et qu'au final, le métro ne roule pas si mal... (Ben oui, la précédente élection date d'un an, et les transports collectifs en Ile-de-France sont le seul enjeu dont on se rappelle)."

J'y vois là très exactement la déliquescence de la politique française, qui, sans s'en rendre compte, s'auto dénigre. Et là je réfute l'idée que le vote serait une chose sans importance, c'est au contraire un geste qui a son importance culturel, presque cultuel en ces temps de débat sur la laïcité en démocratie.

Globalement à la question que ne pose pas @jegoun, mais L'express : "Pourquoi il ne faut pas reconnaître le vote blanc", L'article choisi par le rédacteur en chef répond par "on s'en fout" ... Voilà donc comment la rédaction de L'express a décidé de traiter les électeurs qui ont décidé d'envoyer un message électoral sans céder au chantage anti démocratique du ni-ni et du front républicain.

Je ne peux reprocher à @jegoun de ne pas avoir poussé très loin la reflexion, il se retrouve avec une patate chaude et le traite avec ses convictions. Ses convictions font qu'il sait pour qui voter et que probablement il aimerait que d'autres votent en ce sens.

Ce que je reproche au rédacteur en chef de l'express en ligne, par contre , c'est d'avoir mis un titre incohérent avec le contenu du billet en question. Si le rédacteur de l'Express veut attaquer l'inutilité du vote blanc, qu'il ne se cache pas derrière un blogueur. Le rédacteur en chef a un blog ( http://blogs.lexpress.fr/nouvelleformule/mettout/ ), qu'il l'utilise à bon escient ...

30 mars 2011

du spectateur en démocratie

Le vote blanc dévalorise l'abstention ... dit DesPasPerdus sur son blog. J'ai cru honnêtement à une blague, à une plaisanterie de second degré. L'express le reprend grâce à @jegoun et cela avec de nombreux blogueurs dans une chaine initiée par Gauche de combat.


Et puis il s'avère que non ... Alors je reconnais que mon commentaire ait pu apparaitre arrogant et sans arguments. Je vais essayer de me rattraper là. D'abord, Je suis stupéfait que l'on me reproche de manquer d'argument lorsque le seul argument est de dire que celui qui reste chez lui et ne participe pas à l'élection - rendez vous ultime de la démocratie - a raison d'avoir le même poids qu'un vote.

L'abstentionniste n'est pas un combattant de la démocratie, c'est un spectateur.

Allons-y donc... Si l'argument historique sur lequel s'est construit une partie de la France d'aujourd'hui ( de la révolution française à la déclaration universelle des droits de l'homme ) ne suffit pas, ni l'argument que la cérémonie de participation à un événement commun à tous les citoyens est ce qui fait une Nation (il y a aussi l'hymne, les impôts , la monnaie, les frontières), c'est déjà un peu à désespérer.

Pourquoi ne pas rendre le vote obligatoire me diras-tu ? Eh bien parce que notre pays est un pays de liberté et que c'est justement le vote qui réactualise le pacte entre la nation et son peuple. C'est un geste qui , s'il est contraint, n'exprime pas l'adhésion morale. Adhérez moralement à la Nation, à son histoire, à son héritage. Cela même si certains partis dénaturent cette adhésion, mais ce n'est pas le débat ici.

L'enjeu du vote blanc est plus profond encore.

Car las de l'Histoire et d'un pacte de la nation, puisque cela vous paraît fumeux. Vous dites encore qu'il y a une forme de distinction probablement injuste entre le voteur blanc, celui qui ne vote pas blanc et celui qui s'abstient. Tout se vaudrait. Alors pourquoi dans ce cas on n'annule pas l'élection lorsque l'abstention est majoritaire ? Parce que ça n'en finirait pas, me répondrez-vous (et vous auriez sans doute raison) , et sans doute appliquerez-vous la même logique au vote blanc, nous y reviendrons plus tard. En fait c'est simple, un abstentionniste ne s'exprime pas, c'est donc impossible de savoir ce qu'il dit. un voteur blanc dit : "aucun des candidats ne me convient", c'est on ne peut plus clair.

Quelle différence si l'abstention est active ou passive ? Quelle différence entre une démocratie rêvée dans un fauteuil et celle ou on croise les gens de son quartier ? Quelle différence il y a t'il entre l'entre-soi et la participation à une "messe" nationale ? Parce que quand on va voter on sort de chez soi, littéralement on va à l'extérieur, on regarde l'extérieur pour se rendre compte qu'à la fin du chemin, par un geste , on est entre nous. Voter est un acte de réunion. Quitter notre individualité pour en rencontrer une autre plus grande et plus universelle et manifester ainsi une participation active à la collectivité.

Malheureusement nous tombons sur le même aboutissement triste, sans cesse renouvelé depuis des années, élections après élections, une abstention croissante :
"
Même passive, elle relativise la légitimité des nouveaux représentants du peuple et révèle un fort déficit démocratique"
Elle relativise la légitimité ... ah "et après ?" vous diront ceux qui ont été élu avec 21% d'inscrits. Ce qu'il faut bien comprendre , c'est que pour l'élu; son fuel, son vent, son uranium : c'est le vote. Ceux qui ne vote pas, ne mérite même pas son intérêt, ni son regard. Beaucoup d'élus travaillent dur et sont tiraillés par des forces dont nous n'avons pas conscience. Ils ont de telles responsabilités qui font qu'au minimum l'électeur devrait se déplacer. Certes, c'est à lui de faire-savoir son savoir -faire et donc de communiquer, mais si le message passe bien, alors la réponse du citoyen se doit d'être un peu supérieur à celle d'un ectoplasme, pardon d'un abstentionniste passif. L'élu écoute l'électeur, pas l'abstentionniste.

Je ne dis pas qu'il y a pas de brebis galeuses. Il y en a, mais je ne jette pas le député avec l'eau de la démocratie croupie.

Enfin si je comprends bien ta pensée, cher DPP, à partir du moment où on est un être humain, on a voix au chapitre. Et que présent ou non dans le bureau de vote , nous sommes citoyens à tout moment et dans toute les situations. Sur ce point je suis d'accord avec toi. Ajouté à cela, le moment du vote est l'instant où nous sommes bien obligés de constater que d'autres pensent autrement. Nous somme multitude, que dans cette multitude il y a forcément une ou plusieurs personnes qui ne voit pas du tout les choses de la même manière que nous, quitte à refuser même l'appartenance à cette multitude. Donnons lui cette dignité là de pouvoir exister sans participer. Si participer c'est porter les armes de la démocratie, s'abstenir c'est regarder les autres faire, et il en faut. Aujourd'hui, c'est la démocratie qui manque de combattants, le champ de bataille est le bureau de vote, c'est le dernier carré de la démocratie. Avoir un peu de respect pour soi et pour les autres, c'est se donner la valeur de participer.

Ensuite pour ce qui est de se débarrasser de la cinquième république, on en discutera, j'espère, autour d'une bière, et on a pas finis,car cela fait longtemps que nous y rêvons. Mais reconnait qu'il faudra des combattants pour qu'elle soit à l'image du peuple, cette sixième république, et qu'on est loin du compte. Je continue à penser que si les électeurs ne peuvent tirer la sonnette d'alarme, d'élection par défaut en élection par défaut nous aurons une démocratie en défaut.

22 mars 2011

Le vote blanc de Bruno Gaccio, c'est vrai ce mensonge ?

Bruno Gaccio a eu cette excellente idée de proposer la reconnaissance du vote blanc. Vous savez que ce blog est entièrement consacré à cette expression civique et citoyenne.


Sincèrement, je remercie qu'une personnalité se préoccupe de ce sujet, Bruno Gaccio a le talent de la clarté et c'est rare d'avoir ce type d'aide pour la reconnaissance du vote blanc. Donc merci, et encore merci, sincèrement.

L'entreprise est bien menée, Guy Carcassonne, un éminent professeur de droit constitutionnel c'est empressé d'écrire un amendement et Bruno Gaccio a même trouvé un député pour le proposer : Mr le député Socialiste Jean-Jacques Urvoas.

Mais j'ai quelque questions à poser à mr Gaccio:

1/ Il existe vraiment cet amendement ?

Parce que c'est demain , Mercredi 23 Mars, que se réunit la commission des lois de l'assemblée nationale, à dix heures précisément. et rien dans le programme qui devrait traiter de cet amendement ... je ne sais pas, j'ai dû mal chercher et pourtant Mr Urvoas est un peu partout dans ces amendements. Mais nulle part, je ne vois d'enveloppe vide ou d'article 66. Et nulle part ailleurs d'ailleurs.. haha.

2/ Pourquoi votre reconnaissance du vote blanc ne change rien à ce qu'il se passe aujourd'hui ?
Mr Gaccio, vous lisez ainsi le texte rédigé par Mr Guy Carcassonne :
Les enveloppes vides assimilés à des bulletins blancs "sont décomptés distinctement[..] mais n'entrent pas en compte dans le résultat du dépouillement".
Les choses sont donc claires, ce décompte n'a aucun effet et vous le dites dans votre commentaire : "qu'il soit élu avec 25% de vote blanc ce n'est pas la même chose que s'il est élu avec 1% de vote blanc". Autrement dit, vous faites confiance aux commentateurs. Vous avez raison, quand ils ont du talent ça peut avoir de l'effet. Mais pour un élu c'est une piqure de moustique sur une jambe de bois. Et pour l'électeur.. et bien ça n'a aucun , mais strictement aucun effet.

C'est qu'à la base de la démocratie, il y a cette règle : Un vote = une voix, ce qui n'est pas le cas dans cette proposition.

3/ Pourquoi l'amendement n'oblige pas à publier les résultats des bulletins blancs ?

Car, si vous avez déjà dépouillé, vous devez probablement savoir que les bulletins blancs sont décomptés à part. Dans le relevé de résultat, il y a une ligne : "Enveloppe vide et bulletins blancs". Donc le ministère de l'intérieur a les chiffres, il n'a juste aucune obligation de communiquer dessus, tout comme votre texte ne l'y oblige pas non plus.

Voilà ces remarques peuvent sembler sévères, mais ce sont des critiques que j'espère constructives. Je souhaiterais juste vous rencontrer pour que l'on en discute.

Vous m'excuserez de m'y prendre si tard pour vous corriger, mais j'ai essayé de vous contacter via Facebook et via votre éditeur, mais toujours pas de réponse...
J'ai essayé également d'obtenir le texte pour le lire et le commenter, mais pareil impossible.

J'espère que cette missive, comme une bouteille lancée à la mer, vous arrivera. Et, vous voyez ce n'est pas une enveloppe vide que vous trouverez à l'intérieur.

07 mars 2011

Marine et Nicolas tombent à l'eau...

L'agacement et la colère en France atteignent un tel niveau qu'aujourd'hui beaucoup d'électeurs de droite se demandent s'ils vont réellement ne pas voter au second tour des prochaines élections présidentielles.

Une abstention que l'on se refuse de mesurer, et qui fausse mécaniquement le sondage du Parisien. On en reparlera sans doute au lendemain des élections cantonales, vers 23h et quelques..

Deux sondages coup sur coup ont démontré l'inaltérable solidité du vote en faveur de Marine Le Pen. Cette solidité a été démontré en 2002. Le nombre de votant pour Jean Marie Le Pen restant à peu près le même du premier au second tour.

Un deuxième coup de semonce pour la démocratie Française. Un deuxième chantage à l'extrémisme.

Maintenant j'aimerais que Harris Interactive fasse le sondage suivant avec l'hypothèse suivante :
0/ Comptabiliser le vote blanc
1/ Si le vote blanc arrivent en tête au premier tour : tout les candidats du premier tour ne peuvent plus se représenter.
2/ Refaire un scrutin dans les mêmes conditions.

Évidement si le vote blanc n'est pas majoritaire aucun des candidats ne sont éliminés et le second tour se fait avec les deux meilleurs.

Jusqu'à quand allons-nous considérer que le ras le bol et la défiance des électeurs ne méritent pas d'être écouté ?

Jusqu'à quand ?


La Haine (la chute)
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