29 novembre 2014

Et à la fin il regrettèrent de s’être abstenu [une nouvelle fois]...

Je n’arrive pas très bien à comprendre comment des électeurs arrivent à choisir toujours la même voie, même si celle-ci a prouvé être mauvaise pour le pays.
 
Les impôts mis en place par Nicolas Sarkozy à la fin de son mandat ont visés les classes moyennes. Le candidat socialiste les a amplifiés. Ajouté à cela une montée inexorable du Front National et la sensation que seul Nicolas Sarkozy arrivera à stopper la progression du parti d'extrême-droite.

Cette impression d’avoir fait baisser le front national en 2007 sera l’argument de 2017. 10 ans plus tard. Mais en 2007 c’était l’après 21 avril 2002 et le fort sentiment de culpabilité des Français qui a présidé à leur exceptionnelle participation électorale. Entre ceux qui refusent le front et les centristes, l’ex-président pourra avoir une majorité suffisante pour passer devant l’alternative de gauche.

D’autant qu’à gauche la désunion qui reigne permet effectivement d’affaiblir la mobilisation et de ne pas menacer la montée du Front National, au contraire. Le « hollande bashing » ambiant ne permet pas d’espérer une remobilisation électorale. Naviguant sur les mêmes sujets europhobes que le Front national et ayant déjà beaucoup donner au «vote utile», elle risque au contraire de nourrir le discours du front. Marine le pen catalisant des peurs devenues largement irrationnelles.

Et il ne sera pas aisé, avec un programme économique quasi absent à droite d'avoir un débat de fond. L'impression  générale est que les politiques français sont complètement dépossédés des outils de maitrise de leur politique. Comprenant cela, les acteurs politiques sont de plus en plus la simple courroie de transmission entre l'Europe et la politique française. Pourtant des éléments d'action existent ici ou là, mais, trop complexes, trop fragiles, ils paraissent inaccessibles.

Il n’est pas question aujourd’hui de se demander les raisons de cette crise. Elle se nourrit de plus de trente ans de de  recul démocratique. La seule solution reste à mon avis un retour au débat citoyen et démocratique qui sera forcément long et parsemés de déceptions. Le vote blanc n’est ici qu’une expression de gouvernance impérative : "soit vous proposez de réelles solutions, soit vous laissez la place à quelqu’un d’autre."

Débat après débat, c’est l’engagement qui sera regagné. Par contre, si l’ensemble de la campagne se focalise sur le Front National plutôt que sur les solutions à trouver à la crise, c’est en effet un nouveau mandat que Nicolas Sarkozy va pouvoir conquérir. Sans pour autant faire mieux qu’en 2007-2012.

07 septembre 2014

L'élection présidentielle de 2017 se fera au premier tour

C'est d'abord le résultat d'une politique qui ne fait pas ce qu'elle dit et qui ne dit pas ce qu'elle fait.
Car lorsque le premier tour de l'élection arrivera en 2017 et qu'elle consacrera le FN au premier tour malgré l'appel au vote utile, la France se mobilisera pour voter pour «L'autre»...

Que ce soit François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé ou François Fillon, il sera élu juste parce qu'il est «L'autre».

À deux ans et demi de l'élection du 8ème Président de la Vème République, les prétendants sont là, devant nous. Les projets politiques qu'ils proposent les différencient difficilement. Ainsi deux axes se dessinent : celui du Front National et en face des élus qui auront tous des bilans peu reluisants.

Pour le Front National, c'est simple, leur reprocher quoique ce soit serait faire un procès d'intention. Or le procès d'intention qui alimente leur victimisation occupe une bonne part de leur marketing politique aidé en cela par des journalistes en manque d'audience. Le FN arrive pourtant à enfumer les médias en évitant lui aussi des débats de fond sur la gouvernance.

Pour le PS ou l'UMP, la bataille pour la candidature n'a pas encore eu lieu. À Gauche, une  scission se prépare entre d'un côté les réformateurs et de l'autre des contestataires. Comme pour les primaires de 2011, les membres du parti et les associations à gauche se rapprocheront du candidat légitime. Il n'y aura pas de discussions de fond, c'est trop tard. Mais les contestataires ne se laisseront pas dicter la suite et useront de leur portée médiatique simplement parce que les alliances pour les législatives, si elles jouent en leur faveur, leurs ouvriront les portefeuilles ministériels. Et «un ministère, ça ne se refuse pas».

à Droite, on a d'abord envie de rigoler. Et puis, devant le comportement d'un parti censé vanter la responsabilité, on reste coi. En lisse il y a Alain Juppé, François Fillon et le peut-être-mais-pas-certain-quoique-eventuellement Nicolas Sarkozy. Il s'agira pour celui-ci de décrédibiliser une primaire sans décrédibiliser le parti. Pour François Fillon, il s'agira de décrédibiliser Nicolas Sarkozy sans ré-récrédibiliser les primaires. Et Alain Juppé de tenter de rester au-dessus du panier de crabe. Les électeurs étant fatigués de cette galère à la dérive vont à mon avis choisir l'ancien collistier de Jacques Chirac. Je me demande juste comment va réagir François Fillon... L'autre hypothèse serait la victoire au primaire de l'ex Premier Ministre au grand dam de l'ex-Président. En position de force par rapport à Sarkozy, l'élu de la Sarthe représentera une menace pour celui-ci. Et s'il a réussi à écarter son lieutenant Jean-François Copé, il ne fera pas preuve de mansuétude avec son ex-patron. Le rapport entre ces deux là est si compliqué que la solution Juppé va s'imposer pour les adhérents de l'UMP. Il laissera ainsi ces deux-là se neutraliser.  Une nouvelle lutte fratricide étant probable.

Beaucoup, beaucoup de bruit pour rien.

On pourrait discuter des heures des raisons de ce désarroi dans nos élites politiques: la mondialisation, les crises, les mutations sociétales... Il y a de quoi nourrir des débats. Mais ces débats n'ont pas eu lieu. Les intellectuels sont aux abonnés absents ou tout simplement incompétents. Et il faut être au minimum professeur à Science-Po pour être entendu. Mais n'en doutez pas, ils feront le tour des plateaux télé au lendemain du premier tour pour nous expliquer ce qui était prévisible.
Ce qui est également probable c'est que pour être élu le prochain candidat à la Présidence de la République devra réunir moins d'un quart des électeurs inscrits, dés le premier tour.

À ce moment là, ça fera mal de découvrir que le bulletin blanc n'a aucune conséquence sur le scrutin puisque les trois autres quarts des Français n'auront pas choisi leur Président de la République.





26 mai 2014

#EP2014 Le (vrai-faux) vote blanc représente 70 % des bulletins blancs et nuls


Les premiers résultats publiés nous montre déjà ce premier enseignement. Le rapport est même tellement clair que ça en devient frappant.
Il y a certes des chiffres un peu étranges du côté des outre-mers, mais l'homogénéité des autres est intéressante.



Bulletins blancs Bulletins nuls Abstention Inscrits VB VN
Centre  68% 32% 1816820 3370832  54 911     26 358   
Grand Est 71% 29% 3343086 5882243  78 497     32 060   
Grand-Ouest 68% 32% 3497169 6353676  88 715     42 713   
Ile de France Résultats non donnés par le Ministre de l'intérieur
Nord-ouest 71% 29% 3762607 6601676  85 643     34 273   
Outre-mers 46% 54% 1478474 1782369  8 583     10 091   
Sud-Est 72% 28% 4552120 7981771  80 400     31 088   
Sud-Ouest 68% 32% 3403897 6482664  93 581     44 103   

Je pense toutefois qu'il faut considérer le vote blanc comme la seule variable qui dépende du contexte dans ce résultat.  Vous ne serez pas surpris si je considère le vote blanc comme un acte politique, et même s'il n'a pas de conséquences, je ferai les jours qui viennent une analyse rétrospective.

L'autre chiffre intéressant est si on utilise l'ancienne grille d'analyse est le pourcentage de bulletins blancs par rapport au votants : 3,86 % avec une estimation d'environ 835 000 bulletins blancs et nuls.
Les chiffres n'étant pas encore définitifs, il s'agit ici d'une projection.

Toutefois si on le compare aux autres élections à participation faible, on devrait tomber sur des chiffres similaires. Car il y a un "socle" en dessous duquel il est difficile de descendre. Le score des bulletins, intuitivement montre une faible protestation et tend vers un vote général d'adhésion. à confirmer avec les résultats définitifs en prenant en compte le nombre très élevés de listes.

25 mai 2014

#EP2014 Quelques chiffres pour ce soir

Voici quelques chiffres et carte pour comprendre ce qu'il va se passer ce soir.

Vous le savez sans doute, avant cette élection les bulletins blancs étaient assimilé à des bulletins nuls. Ce soir les bulletins nuls et les bulletins blancs seront séparés.

Je crois que l'information est assez bien passée que ça ne changera rien au résultat de l'élection. Qu'il y ait 15 bulletins blancs ou 80%. Il y aura des élus qui resteront en poste, ou qui le prendront.

Je pense qu'il est assez clair pour tout le monde qu'une enveloppe vide équivaut à un bulletin blanc. la logique voudrait que ce soit un bulletin nul. Mais comme de toute manière les élus n'ont pas l'intention de faire en sorte qu'un scrutin soit annulé simplement parce que les électeurs considère qu'il y a un problème dans les choix proposés, ils ne risquent rien à assimiler une enveloppe vide.

Les tableaux  et carte suivants doivent être remis dans leur contexte. Les sources de mes données sont publiques et sont celles du Ministère de l'intérieur disponible disponibles sur Data.gouv.fr.

En 2004, nous sommes 3 ans après l'arrivée de l'€ dans les porte-monnaies des citoyens européens. On sait vaguement qu'on va avoir une nouvelle constitution et que c'est Valérie Giscard d'Estaing qui est chargé de coordonner le travail. Ce blog n'existait pas. Il n'y avait pas 28 pays mais 25 dont 10 rejoignent la communauté européenne le 1er mai 2004, l'élection du parlement européen ayant eu lieu du 10 au 13 juin 2004.



En 2009, La plaisanterie n'est plus la même. La moyenne du vote blanc passe de 3,59 % à 4,76 % et l'abstention augmente fortement... Est passé par là le référendum sur la constitution européenne, rejeté d'une forte marge. Puis le traité est accepté suite à l'élection de Nicolas Sarkozy et le traité de Lisbonne. La France est touché par la crise mondiale et est entré en récession depuis un an. L'Europe met en oeuvre des stress-test pour vérifier qu'aucune banque encore survivante à la crise ne risque de s'effondrer. De nombreux pays européens sont en récession : Le royaume-unis, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, le Portugal

 


L'augmentation de l'abstention a atteint des valeurs qui dans n'importe quel état qui compose l'Union européenne aurait été scandaleux. Pas moins de 7 % et jusqu'à 20% d'abstention en plus pour ce qui concerne les Outre-mers. Je ne crois pas, pourtant, qu'il y ait eu la moindre prise de conscience. C'est encore une fois la démonstration que les lamentations sur l'abstention pendant les soirées électorales ne sont que circonstancielles...

Le vote blanc a l'avantage d'être une remobilisation. Finalement, ceux qui vont encore voter ne sont ils pas ceux qui y croient encore, un peu.

Et vous, pourquoi vous votez ?


Ce n'est pas le vote blanc qui fait voter


  1. C'est la certitude que la démocratie est encore effective.
  2. C'est la certitude que notre déplacement dans un bureau de vote va réellement changer les choses.
  3. C'est la certitude qu'une orientation même infime du vote va réellement changer les rapport de forces.
  4. C'est la perspective d'un progrès de l'humanité.
  5. C'est la certitude que les pouvoirs élus ont encore un pouvoir sur la destinée des citoyens.
  6. C'est la certitude que notre représentant se battra pour notre intérêt et notre pour son intérêt personnel.
  7. C'est la conviction  que le citoyen sera mieux informé sur les rapports de force dans les instance de décisions européennes.
  8. C'est la conviction qu'on ne gouverne pas pour l'économie, mais pour les peuples.
  9. C'est la certitude d'être défendu quand le citoyen se sent faible.
  10. C'est la certitude que la démocratie est le meilleur des systèmes pour réparer les erreurs du passé.
Et pour vous c'est quoi voter ?

01 avril 2014

Pourquoi sey le Bordayle

Rarement je n'ai été aussi inquiet quand à l'avenir de la Démocratie en France. Sans doute la fatigue me fait voir les choses de façon pessimiste. Posons-nous et peut-être que d'écrire pour comprendre m'aidera à me rassurer sur l'avenir.



Le changement c'est maintenant - Depuis la défaite historique des socialistes aux élections municipales, rien ne va plus.  Le message tel que l'a interprété le Président de la République est la volonté d'un changement profond. Il est loin le slogan de campagne. Il paraîtrait presque cynique aujourd'hui tant on a la sensation que c'est ce message que lui a adressé les Français.


Défaite globale, réussites locales - Donc perte de 155 villes. De grandes villes sont conservées mais aux prix d'un isolement local maximal. Martine Aubry et Anne Hidalgo n'ont cessé de prendre de la distance face à la politique de François Hollande. Car le quinquennat est ainsi fait que le président de la République est le véritable guide politique. Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, avant lui, ont ouvert le chemin de la prépondérance régalienne sur le Premier Ministre. Mais il semble que François Hollande est resté coincé dans le fonctionnement du Septennat. Et il use des Premier Ministre comme de jokers. Mais c'est sa politique qui a été rejeté. Le pire c'est que personne ne sait vraiment à quoi va ressembler le pacte de responsabilité.

De toute manière, on a jamais vu un politique dire qu'il s'est trompé.  Pourquoi s'est-il trompé ?  Je ne sais pas. Mais s'il ne s'était pas trompé, il n'en serait pas là. Au bout de deux ans, il est compliqué de mettre cela sur le bilan des prédécesseurs. C'est aussi assez peu crédible de le mettre sur le dos de la crise mondiale. Surtout quand de nombreux pays européens commencent à sentir la reprise. Mais il était mal parti. Alors que l'élection face à Nicolas Sarkzy lui était servie sur un plateau, le parti socialiste a choisi de mettre en avant un homme de la synthèse,  pas une personne qui puisse faire croire à un lendemain différent.  Avec François Hollande on est resté dans l'après Sarkozy. Il fallait un projet de renouveau, on récupère un ersatz de Schröder. En moins courageux. Mais un autre  pays, une autre époque, d'autres Hommes.

L'échec du secrétaire général du PS - Ensuite l'homme qui a battu Nicolas Sarkozy l'a fait avec si peu d'avance qu'il se retrouve aujourd'hui avec une majorité fragile à l'assemblée nationale. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, c'est également une majorité fragile que l'on trouve au Sénat.  Définitivement mise en danger avec la perte de tant de conseillers municipaux. Tout cela est de mauvais augure puisqu'il s'agira de vivre une cohabitation avec un Sénat à droite et en plus une Assemblée Nationale fragilisée de l'intérieur par EELV et l'extrême-gauche. Il ne resterait plus que les écologistes fassent un meilleur score aux élections européennes que le parti socialiste pour finir de ridiculiser le travail d'alliance concoctée par Martine Aubry. Travail qui de toute manière vient juste d'être explosé.

L'UMP n'est pas prête - Jean-François Copé a été assommé coup sur coup par les révélations du Point et les affaires Sarkozyennes.  Localement la Droite a dû compter sur elle-même pour sauver les meubles. Impuissants et traversés par un manque de vision, les élus de l'UMP ne peuvent plus que compter sur Alain Juppé.  Mr l'ex-Premier Ministre Juppé qui après un exil dû aux affaires et suite à l'erreur historique de la dissolution de Jacques Chirac, se retrouve adoubé par le meilleur de ses amis, Nicolas Sarkozy. Il doit désormais s'appuyer sur une écurie de bébés-Buisson d'un coté et de l'autre de notables devenus rentiers de la politique plus conservateurs de leur poste que conservateurs dans les idées que leur pique la gauche au pouvoir de toute manière.(cf cotisations familiales). Un général usé à la tête d'une armée de soldats usés.

Récapitulons
1) La majorité est fragile
2) L'alternance serait tout aussi fragile en cas de dissolution
3) L'absence de courage et la défiance envers les politiques ne permettent pas d'entre-apercevoir le début de l'ombre d'une solution.

Bref c'est la merde, et c'est pas la faute à la démocratie, c'est la faute aux Hommes.
Ouf, j'ai eu peur.

23 mars 2014

#municipales2014 Quelques rappels pour éviter l' #abstention


Si vous voulez savoir comment faire un bulletin blanc c'est ici :



Si vous vous demandez pourquoi s'abstenir plutôt que voter blanc, j'essaie de vous en dissuader là :
10 raisons pour aller voter
et là :
Voter ou s'abstenir : tel n'est pas la question, il faut se déplacer et voter

Si vous vous demandez quel est la différence entre bulletins nuls et bulletins blancs, c'est là :
Pourquoi un bulletin nul n'est pas un bulletin blanc ?

Si vous vous demandez pourquoi tout le monde dit que le vote blanc est reconnu :  
  • C'est faux !
  • C'est faux parce que le vote blanc équivaut toujours à jeter un papier à la poubelle. 
  • C'est faux parce que le bulletin blanc même séparé des bulletins nuls ne compte toujours pas pour changer le destin d'une élection. Pire encore ! 75% d'abstention annule une élection , mais pas 99% de bulletins blancs.
La loi qui est passée et sera appliquée aux élections européennes fait deux choses :
  1. Les bulletins blancs sont décomptés à part des bulletins nuls
  2. Les enveloppes vides sont équivalentes à un bulletin blanc.
Si vous vous demandez si les défenseurs de la reconnaissance du vote blanc veulent  que tout le monde vote blanc, c'est également faux.
  • On souhaite en premier lieu que tout le monde vote librement sans contraintes, pour le parti  ou le candidat qui lui convient.
  • Si aucun des partis ou des candidats ne vous conviennent alors dans ce cas il faut déposer un bulletin blanc dans l'urne.
En ce qui me concerne et si ça vous intéresse, je ne vote blanc que quand j'estime ne pas pouvoir choisir. Et en 20 ans je n'ai voté blanc qu'une seule fois. Voilà, il paraît que ça intéresse des gens.

Si je n'ai pas répondu à vos questions, exprimez vous dans les commentaires.


Bon vote ! 

P.s : il y a de la littérature disponible. Celui que je vous conseille particulièrement est le livre du prix Nobel de littérature José Saramago : La lucidité.






22 mars 2014

Les noirs à CRAN menacent de voter blanc


J'espère qu'il s'agit de vote blanc plutôt que d'abstention...


via Slate.

18 mars 2014

10 raisons pour aller voter

1.Parce que c'est la seule manière 
de renouveler le personnel politique.
Vladimir Putin  et Dmitri Medvedev
( tour à tour Premier Ministre et Président alternativement et successivement)
2. Pour les générations futures

3. Parce que «la loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation.»
Article 6 de la Déclaration de 1789
Mouammar Kadhafi et Bachar El Assad

4.Pour changer les institutions 
et leurs fonctionnements
Source : http://ctpgif.tumblr.com/

5.Pour être respecté des autres démocraties
Angela Merkel et François Hollande
 6.Pour ne pas être otages des élus

7.Pour ne plus être tiraillé entre deux politiques

8.Parce que nous avons le pouvoir de bien faire


9. Pour encourager des projets politiques qui nous plaisent
10.Parce que si je ne vote pas 
quelqu'un d'autre le fera à ma place

17 mars 2014

Voter ou s'abstenir : tel n'est pas la question, il faut se déplacer et voter



Je ne cesse de dire et de répéter qu'il vaut mieux aller déposer un bulletin blanc dans l'urne que d'aller à la pêche. Bien sûr l'argument est de dire que le soir de l'élection, les journalistes parlent plus de l'abstention que des bulletins blancs et nuls.









Mais sur la longueur, sur la durée de l'exercice d'un mandat, ce qu'il reste c'est ceux qui se sont déplacés. Ceux-la, aucun politique ne pourra dire que ce sont des feignants ou des je-m'en-foutiste.









Si vous hésiter à aller à votre bureau de vote, dîtes vous qu'en y allant avec un bulletin blanc vous y déposerez un message clair et unique. Ce qui ne sera pas le cas avec l'abstention puisque cela peut vouloir dire beaucoup de choses très différentes et parfois contradictoires.

Vote blancAbstention
Aucun des candidats ne me convient

 
Le lendemain, les semaines qui suivront l'abstentionniste sera celui qui aura peut-être profité du beau temps pour aller en balade ou celui qui ne sera pas sorti à cause du mauvais temps. L'abstentionniste dit à travers son geste tant de choses, qu'en fin de compte, il n'est pas audible. Impossible d'analyser se discours du rien ou du tous pourris ou du pas-envie.





Celui qui va voter respecte la démocratie et s'exprime.

16 mars 2014

Pourquoi un bulletin nul n'est pas un bulletin blanc ?

J'ai souvent eu cette question : « Pourquoi on ne compterait pas aussi les bulletins nuls ? C'est finalement autant un mode d'expression qu'un vote blanc ?»


Il n'est jamais trop tard pour bien faire, voici donc plusieurs raisons - que je vous invite à discuter en commentaire- pour lesquels un bulletin nul n'exprime pas la même chose qu'un bulletin blanc.




D'abord quelques rappels utiles :
Un bulletin de vote doit permettre de connaitre sans ambiguïtés possible la volonté de l'électeur. Un bulletin blanc le permet puisqu'il signifie qu'aucun candidats ne convient à l'électeur. 
Les signes de reconnaissance :

Ce signe de reconnaissance peut signifier que l'électeur veut ainsi montrer qu'il a suivi une consigne. On ne sait donc pas si son bulletin exprime sa volonté ou la volonté d'une personne qui exerce une pression sur lui. Or cela ne permet pas de garantir la sincérité du scrutin. C'est même inscrit dans l'article 3 de la constitution de 1958 : «[..]le suffrage est toujours universel, égal et secret.»


La volonté de l'électeur :

Un bulletin de vote doit permettre d'exprimer, ou d'enregistrer, la volonté de l'électeur. C'est la garantie de la sincérité du scrutin. Si une autre personne peut remettre en cause de manière valable cet expression, c'est tout le principe démocratique qui s'éffondre. Dans ce cas, deux réponses sont possibles à un processus qui n'accepte qu'une seule réponse.
[ndlr] - Cette réponse peut parfaitement être : L'élection n'est pas valide faute qu'une majorité d'électeurs considère les choix comme valides et l'exprime à travers un bulletin blanc.










Pour un bulletin nul, c'est toujours un peu plus compliqué : 

L'article 66 du code électoral les définit ainsi :
Ce sont «ceux ne contenant pas une désignation suffisante ou dans lesquels les votants se sont fait connaître, les bulletins trouvés dans l'urne sans enveloppe ou dans des enveloppes non réglementaires, les bulletins écrits sur papier de couleur, les bulletins ou enveloppes portant des signes intérieurs ou extérieurs de reconnaissance, les bulletins ou enveloppes portant des mentions injurieuses pour les candidats ou pour des tiers»
  •  - Le bulletin nul comme erreur technique - Il y a des bulletins qui comporte des erreurs de frappe, ou bien qui sont endommagés. Ce n'est pas forcément une volonté de l'électeur mais cela caractérise un signe de reconnaissance.
  • - Le bulletin nul comme moyen d'expression. -  Un bulletin est l'occasion quelque fois de faire passer des message. De la même manière cela constitue un signe de reconnaissance.

Donc en résumé un bulletin nul est une expression qui ne garantie pas l'égalité de l'électeur devant le scrutin. En conséquence celui-ci ne peut pas avoir d'objectif électoral.

22 février 2014

Un vrai vote blanc pour un vrai choix

La loi est donc passée au journal officiel. Pour ceux qui n'utilisent pas le vote blanc c'est une victoire. Pour ceux qui l'ont utilisée, l'accueil de cette nouvelle est mitigé, pour le moins.


Que faire avec un vote blanc qui ne sera qu'affiché, qui, quelque soit son score, n'aura aucune conséquence sur le résultat. Regardez l'élection de Jacques Chirac au lendemain du 21 avril 2002. Qui se souvient du nombre de bulletins blancs ?

Capture d'écran des résultats du second tour de l'élection présidentielle de 2002.
Comme vous le constatez, les bulletins blancs et nuls ne sont pas affichés. Il faut s'armer d'une calculatrice pour trouver le nombre de 1 769 904 bulletins blancs et nuls.

Une autre démonstration que l'État ne donne pas d'importance aux bulletins "non-exprimés". L'analyse optimiste comme quoi, « c'est permettre à un signal d'alarme de se déclencher » montre qu'à défaut d'une réel prise de conscience de l'État et des élus, il n'y aura pas de changement de comportement. Plus d'une dizaine d'élections après, ni Jacques Chirac, ni ses responsables de gouvernement n'ont jamais considéré que le scrutin impliquait une vision politique différente. Le résultat de la précédente élection présidentielle le montre à nouveau. À aucun moment le nombre de bulletins blancs pourtant exceptionnellement haut n'a fait partie de l'analyse de la situation. Dans le cas de 2002 c'est l'arrivée au second tour de Jean-Marie Le Pen qui a tiré (un peu) une sonnette d'alarme.

Ce qui compte pour un élu, c'est d'être élu. Ceux qui votent nuls ou qui ne s'exprime pas ne participent pas à la démocratie. Point. Un vrai vote blanc c'est un vote qui compte. C'est un vote qui enlève des voix aux élus. C'est un dialogue qui s'organise à travers le scrutin. C'est une personne qui s'invite à la table. Or, là, cette loi renvoie le vote blanc à l'influence hypothétique d'une marionnette. À moins que son auteur veuille entretenir la confusion entre voter pour lui et le vote blanc. Au moins une personne qui a su s'inviter dans le concert démocratique en attendant que les citoyens aient, un jour, leurs mots ( maux ?) à dire.




17 février 2014

Ces petites erreurs qui entretiennent le flou


C'est un article d'Eric Labbe sur Médiapart qui a attiré mon attention sur la mauvaise utilisation du terme «Reconnaissance» du vote blanc. Je me suis tellement habitué à cette déformation sémantique qu'elle m'avait échappée.

En effet,
La reconnaissance, c'est le « Fait d'admettre la légitimité de quelqu'un ou de quelque chose. »
Or, la loi qui vient d'être voté ne fait rien de cela. Les bulletins blancs restent sans actions. Ils sont certes séparés des nuls, mais ils sont décomptés exactement de la même manière que les bulletins nuls. Écrivons-le clairement pour ceux qui font ces manchettes, titres et autres chapô :

Les bulletins blancs sont séparés des bulletins nuls.

Mais dans les manchettes de journaux, les titres ajoutent à la complexité du scrutin un amalgame dans les esprits :


RFI est pour beaucoup de journalistes une référence, malheureusement elle n'aurait pas dû l'être cette fois-ci.
Comme quoi les article du «Club» ne sont pas lus par les journalistes de Médiapart.

Localtis fait elle aussi l'erreur. Tout peut aisément s'expliquer lorsque c'est l'AFP qui donne l'information qui trompe tout notre beau monde :


Certain(e)s ne se laissent tromper par les apparences et ont pris le temps d'étudier le sujet. La conclusion est donc pour eux :

« Pour l'instant, le vote blanc, tel qu'on nous l'a concédé, une belle avancée dans la démocratie, revient à choisir, comme chez soi, entre trois poubelles. » Claire Gallois, le Point 17.02.2014

13 février 2014

Un questionnaire sur le vote blanc

Je me permet de relayer ici exceptionnellement le travail de ce jeune chercheur. Les questions m'ont paru ouverte et le résultat de cette interrogation m'intéresse tout autant que lui. Je en manquarai pas d'en faire état sur ce blog.

Merci de diffuser largement, le sérieux et la qualité dépendent du nombre de gens qui répondent. Mais faisons place à Jérémie :


"Doctorant en sociologie à l'université d'Evry, je vous invite à répondre à un questionnaire en ligne au sujet du vote blanc.


Ce questionnaire est réalisé dans le cadre d'une thèse en sociologie que je prépare à l'université d'Evry. Dans mon étude sur le vote blanc et nul, votre opinion m'intéresse beaucoup.

Ce document est confidentiel et anonyme. Mon travail est indépendant, ses résultats seront utilisés uniquement dans un cadre scientifique.

Merci beaucoup pour votre aide et votre participation.
 
Si vous souhaitez me contacter: moualekjeremie@gmail.com (ou sur Twitter @JeremieMoualek)"

Voilà sinon sur le vote "définitif" du parlement d'hier, j'ai déjà exprimé mon opinion et relayées d'autres.

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