29 novembre 2014

Et à la fin il regrettèrent de s’être abstenu [une nouvelle fois]...

Je n’arrive pas très bien à comprendre comment des électeurs arrivent à choisir toujours la même voie, même si celle-ci a prouvé être mauvaise pour le pays.
 
Les impôts mis en place par Nicolas Sarkozy à la fin de son mandat ont visés les classes moyennes. Le candidat socialiste les a amplifiés. Ajouté à cela une montée inexorable du Front National et la sensation que seul Nicolas Sarkozy arrivera à stopper la progression du parti d'extrême-droite.

Cette impression d’avoir fait baisser le front national en 2007 sera l’argument de 2017. 10 ans plus tard. Mais en 2007 c’était l’après 21 avril 2002 et le fort sentiment de culpabilité des Français qui a présidé à leur exceptionnelle participation électorale. Entre ceux qui refusent le front et les centristes, l’ex-président pourra avoir une majorité suffisante pour passer devant l’alternative de gauche.

D’autant qu’à gauche la désunion qui reigne permet effectivement d’affaiblir la mobilisation et de ne pas menacer la montée du Front National, au contraire. Le « hollande bashing » ambiant ne permet pas d’espérer une remobilisation électorale. Naviguant sur les mêmes sujets europhobes que le Front national et ayant déjà beaucoup donner au «vote utile», elle risque au contraire de nourrir le discours du front. Marine le pen catalisant des peurs devenues largement irrationnelles.

Et il ne sera pas aisé, avec un programme économique quasi absent à droite d'avoir un débat de fond. L'impression  générale est que les politiques français sont complètement dépossédés des outils de maitrise de leur politique. Comprenant cela, les acteurs politiques sont de plus en plus la simple courroie de transmission entre l'Europe et la politique française. Pourtant des éléments d'action existent ici ou là, mais, trop complexes, trop fragiles, ils paraissent inaccessibles.

Il n’est pas question aujourd’hui de se demander les raisons de cette crise. Elle se nourrit de plus de trente ans de de  recul démocratique. La seule solution reste à mon avis un retour au débat citoyen et démocratique qui sera forcément long et parsemés de déceptions. Le vote blanc n’est ici qu’une expression de gouvernance impérative : "soit vous proposez de réelles solutions, soit vous laissez la place à quelqu’un d’autre."

Débat après débat, c’est l’engagement qui sera regagné. Par contre, si l’ensemble de la campagne se focalise sur le Front National plutôt que sur les solutions à trouver à la crise, c’est en effet un nouveau mandat que Nicolas Sarkozy va pouvoir conquérir. Sans pour autant faire mieux qu’en 2007-2012.

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