14 novembre 2010

Après six mois d'un remaniement qui n'arrive pas. Où en est-on ?

Un des arguments contre la comptabilisation des bulletins blancs dans les suffrages exprimés est l'absence de gouvernement pendant que le pays revote.

Or, observons la situation actuelle :

Il aura fallu six mois pour reconduire le même premier ministre; Monsieur François Fillon, l'artisan principale de la réforme des retraites. Une des réformes les plus contestés de ces 20 dernières années. Pourtant entre l'annonce de ce remaniement et sa conclusion :
  • nous aurons eu la plus importante réforme de cette décennie,
  • un scandale politico-financier qui pointait les collusions entre puissances financières et le pouvoir,
  • des manifestations et des grèves qui ont bloqués en partie la France,
  • une réunion du groupe du G20 majeure dans l'équilibre financier mondial,
  • un investissement grandissant de la France de la guerre en Afghanistan.
  • La réception en France du président de la Chine Populaire, pays réputés aujourd'hui les plus répressifs en matière de liberté d'expression.
Mais le pays ne s'est pas arrêté, le pays a continué à fonctionner et les réformes à se faire. Avec une surdité encore plus assourdissante du gouvernement à l'agacement des français. ( Nicolas Sarkozy est au plus bas de la popularité des présidents de la 5ème république avec 66% d'opinion défavorable ). Il n'est pas dit que les prochaines nominations changent la tendance.

Le pouvoir sans la responsabilité.

Mais évidemment ce qui restera de tout cela ce n'est ni l'effondrement de la politique étrangère et des valeurs françaises des droits de l'homme, ni la perte d'autorité de l'assemblée nationale ni la toute puissance d'un président de la république dont le chef de Cabinet a plus de pouvoir que le premier ministre.

Non, en fait il est probable qu'il ne restera rien que du temps perdu et une France dans un état lamentable au point de vue international. Pour ce qui est de la situation intérieure, les chiffres du chômage et de la dette intérieure sont si opaques, que la seule mention d'organisme de notations suffit à faire trembler l'Elysée. La dernière fois que la France a eu une aussi mauvaise image d'elle-même correspondait au référendum sur la constitution européenne (54,68% pour le non et 45,32% pour le oui) et on parlait à l'époque de la démission de Jacques Chirac.

Ainsi dans le cas hypothétique où un vote blanc était majoritaire, la situation ne pourra être pire à celle que nous vivons. C'est un peu malheureux.

Evidemment nous ne sommes pas dans une campagne électorale, et le peuple n'a rien à dire et n'aura rien à dire sur ce qu'il se passe en ce moment.

Pour rappel :

Dans le cas d'une élection qui mettrait en exergue une telle situation de crise, si le vote blanc est majoritaire, l'élection est annulé ( comme le serait une élection dont l'un de protagonistes aurait rendu des comptes de campagnes ne respectant pas les obligations légales, voire L118 du code électoral ).

Voilà les choses sont donc simples : Inéligibilité pendant 1 an des candidats et une élection dans les 3 mois. On efface tout et on recommence avec de nouvelles têtes. Une démocratie moderne.



13 mars 2010

Contre l'abstention : Vote obligatoire et vote blanc la solution ?


J'ai longtemps refusé de mettre sur le même plan ces deux aspects du fonctionnement du système électoral. D'abord parce que le fait de rendre le vote obligatoire résout sur la forme un problème de fond. Il ne dit pas pourquoi des électeurs ne sont pas motivé par une élection, il le fait disparaitre comme si cette désaffection était une simple fainéantise.Or on voit au regard des scrutins électoraux successifs que c'est bien l'enjeu et l'énergie des candidats qui fait retrouver aux électeurs le chemin des urnes.

La précédente élection présidentielle de 2007 a montré que les électeurs
  1. ont souhaités barrer la route à Nicolas Sarkozy (cela correspondait à 30% - d'après mes mauvais souvenir - des votes en faveur de Ségolène Royal )
  2. ont montrés une participation qui fasse disparaitre le souvenir de l'élection présidentielle de 2002, qui , est-il besoin de le rappeler, a fait apparaitre un candidat d'extrême-droite au second tour.
Le vote obligatoire n'est donc pas souhaitable :

Donc premier argument contre le vote obligatoire est qu'il ne répond pas à la réelle question de l'abstention qui est le manque d'intérêt pour les candidats et les enjeux ( ce qui est à peu prés la même chose dans notre démocratie ). l'électeur pour des raisons diverses ne semblent plus à l'écoute des valeurs proposés par les candidats. Du point de vue des candidats, cela dit de l'abstentionniste que c'est un fainéant. pourtant c'est bien de la perte de valeurs dont on parle ici. Comment peut-on croire régler la défiance de l'électorat par une mesure coercitive ? Il est regrettable que dans ce siècle que l'on prédisait spirituel on applique des mesures techniques.

Second argument ,le vote obligatoire transforme le vote blanc en vote par défaut. une sorte de vote poubelle. Cela ne poserait pas de problème si ce n'est qu'il ne donne toujours pas aux citoyen la possibilité d'exprimer l'absence de conviction. Que dira t'on des autres votes ? On me rétorquera que c'est un procès d'intention mais je reste certains que les partis traditionnels deviendrait légitime. Parce qu'au temps où le vote était libre, ils faisaient déjà le plus haut score alors si aujourd'hui des votes s'expriment pour des partis plus petits c'est que sans doute c'est par sympathie pour tel ou tel leader. Cela donnerait moins de contrôle sur des expressions volatiles, les reports de voix se feront t'ils ? Est-ce que la volatilité du vote ne sera pas amplifié ? Puisque par obligatoire le vote devient formalité et non adhésion ou soutien.

Troisième argument : le vote blanc est une expression a part entière. Elle soutient la démocratie sans soutenir les candidats proposés. L'abstention est un désaveu de la démocratie. En croyant supprimer l'abstention on supprime surtout la possibilité d'exprimer un soutien a la démocratie. Alors que de nombreuses batailles se font au nom de la liberté d'expression, Il sera encore plus difficile d'échapper aux accusations d'hypocrisies par certaines nations alors que nous répondons par la loi coercitive a des changements sociaux.

Mais je ne suis pas seul sur terre, et mes idées n'appartiennent qu'à moi, alors je propose cet "accommodement" pour ceux qui persiste avec le vote obligatoire et le vote blanc :
Il serait admissible en effet, d'avoir un vote blanc dans une obligation de vote à condition que le suffrage des bulletins blancs soit suivie de conséquences avec un seuil de révocation encore inférieur a celui qui aurait lieu avec un vote libre. un seuil à 10 %, par exemple.

En conclusion: le vote obligatoire non mais le vote blanc oui.
étonnant, non? ;)

Rappel : La reconnaissance du vote blanc tel que je la conçois est la comptabilisation des bulletins blancs dans les suffrages exprimés. Il y a un seuil au delà duquel l'élection est annulé et les candidats révoqués. Jai proposé un seuil de 30% des suffrages exprimés mais la discussion est ouverte, certains propose moins, d'autre plus. Ce chiffre est une moyenne des souhaits entendu pendant les débats publics, et les rencontres.

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