Affichage des articles dont le libellé est vote blanc. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est vote blanc. Afficher tous les articles

01 avril 2023

Courrier aux sénateurs républicains Alain Cadec et Stéphane Sautarel

Prise en compte du vote blanc, arguments contre le vote obligatoire et en faveur du vote blanc

 

Chers rédacteurs de la proposition de loi n° 301 du 22 janvier 2022,

Je vous écris en tant que citoyen(ne) préoccupé(e) par l'engagement politique et la qualité du vote dans notre démocratie. J'ai pris connaissance de votre proposition de loi visant à reconnaître le vote blanc dans les suffrages exprimés, ainsi que de l'exposé des motifs associé. Je tiens à exprimer mon soutien pour l'initiative de prise en compte du vote blanc et souhaite partager avec vous des arguments qui renforcent l'idée que le vote blanc permet aux personnes qui ne soutiennent aucun(e) des candidat(e)s de voter néanmoins, tout en mettant en avant le rejet du vote obligatoire.

Voici quelques arguments en faveur du vote blanc :

  1. Expression d'une opinion politique : Le vote blanc permet aux électeurs de manifester leur désaccord ou leur insatisfaction avec les candidat(e)s et les programmes politiques proposés, sans pour autant recourir à l'abstention. Cela permet de maintenir l'engagement politique et de faire entendre la voix de ceux qui ne se reconnaissent pas dans les choix offerts.

  2. Reconnaissance des opinions diverses : En intégrant le vote blanc dans les suffrages exprimés, les résultats des élections reflètent plus fidèlement les diverses opinions des électeurs. Cela permet de montrer que certaines personnes ne sont pas satisfaites des options proposées et souhaitent que d'autres alternatives soient prises en compte.

En parallèle, je souhaite exprimer mon opposition à l'instauration d'un vote obligatoire, qui pourrait aller à l'encontre des objectifs de renforcer l'engagement politique et la qualité du vote pour les raisons suivantes :

  1. Liberté individuelle : Le vote est souvent considéré comme un droit fondamental, et non une obligation. Rendre le vote obligatoire pourrait être perçu comme une atteinte à la liberté individuelle et à la liberté d'expression, en obligeant les citoyens à participer à un processus électoral qu'ils pourraient ne pas soutenir.

  2. Expression du mécontentement : L'abstention peut parfois être un choix délibéré pour exprimer un mécontentement à l'égard du système politique ou des candidats proposés. Si le vote devient obligatoire, ces électeurs pourraient être contraints de choisir entre des candidats qu'ils ne soutiennent pas, rendant leur vote moins significatif.

  3. Qualité du vote : Rendre le vote obligatoire pourrait conduire certains électeurs à voter sans réelle conviction ou sans avoir suffisamment d'informations sur les candidats et les programmes politiques. Cela pourrait avoir un impact négatif sur la qualité des décisions prises lors des élections et sur la représentativité des élus.

En considérant ces arguments, je vous invite à reconsidérer l'introduction du vote obligatoire dans votre proposition de loi et à envisager d'autres alternatives pour promouvoir la participation politique, tout en valorisant le vote blanc comme un moyen d'expression pour les personnes qui ne soutiennent aucun·e des candidat·e·s.

 

22 mars 2014

Les noirs à CRAN menacent de voter blanc


J'espère qu'il s'agit de vote blanc plutôt que d'abstention...


via Slate.

24 novembre 2012

Un partisan de la reconnaissance du Vote Blanc écrit une lettre aux sénateurs

Un de mes commentateurs me permet de publier son courrier aux Sénateurs :

Monsieur le Sénateur / Madame la Sénatrice,

La proposition de loi tendant à la reconnaissance du vote blanc aux élections vient d'arriver au Sénat.

L'intention initiale des auteurs de cette proposition était, comme en 2003, de prendre en compte les votes blancs pour la détermination des suffrages exprimés. Comme en 2003, cette disposition a été supprimée, par voie de compromis.

La comptabilisation des votes blancs dans les suffrages exprimés aurait deux conséquences principales :
* altérer l'issue de certaines élections (élection au premier tour, référendum, second tour de l'élection du Président de la République)
donner la même visibilité aux votes blancs qu'aux votes pour un candidat

Les objections à cette disposition se basaient sur la première conséquence, et elles peuvent être recevables. En revanche, la seconde conséquence ne présente aucun risque.

À l'inverse, il faut bien reconnaitre que décompter les votes blancs séparément des votes nuls n'augmentera pas significativement leur visibilité. En effet, très peu de personnes s'intéressent aujourd'hui au nombre de votes blancs et nuls, dans la mesure où les résultats sont principalement (et souvent exclusivement) présentés en termes de suffrages exprimés. Cela peut se comprendre, dans la mesure où les votes blancs sont actuellement assimilés aux votes nuls. En revanche, cela semble insuffisant dans un nouveau contexte où le vote blanc est reconnu comme l'expression d'un électeur ayant accompli son devoir de vote, sans pour autant pouvoir approuver l'un des candidats. Peut-on vraiment parler de « reconnaissance » si cette reconnaissance se limite principalement aux résultats complets consultables sur le site web du Ministère, démarche qu'adoptent assez peu de personnes ?

Un moyen simple d'apporter une pleine reconnaissance au vote blanc sans lui donner de conséquence sur l'issue des élections – et c'est l'objet de ma proposition – serait de rendre obligatoire la présentation des résultats en termes de votants, dans toute publication : médias, sites web des collectivités... En prenant l'exemple de la dernière élection présidentielle, un exemple de présentation serait le suivant : François Hollande 48,63% ; Nicolas Sarkozy 45,55% ; Blancs 5,82%. Dans cet exemple, l'élection de François Hollande reste conforme à la Constitution : seule change la présentation des résultats.

Une objection à cette présentation peut être la suivante : lorsque les votes blancs seront décomptés séparément des votes nuls, le total des scores ne fera pas 100% (et il n'est évidemment pas question de donner la même visibilité aux votes nuls qu'aux votes blancs). Néanmoins, on peut considérer que ce total de 100% n'est pas d'un grand intérêt. Une autre solution pourrait aussi être de créer une nouvelle catégorie entre les votants et les suffrages exprimés – par exemple "suffrages valides" – et de présenter les résultats en termes de "suffrages valides" : cela pourrait apporter de la complexité, toutefois uniquement ressentie par les personnes s'intéressant de près aux résultats.

En vous remerciant par avance pour l'attention que vous voudrez bien accorder à ma proposition,

Bien à vous,

Yann Le Du
Adhérent Mouvement Démocrate

20 novembre 2012

AGIR : une lettre aux députés

La commission se réunit à nouveau Jeudi matin, de sorte qu'il m'a paru nécessaire de faire parvenir un courrier hier soir aux députés de la commission des lois. C'est à dire  :
  • M. le rapporteur François Savaudet
  • M. le président Jean-Jacques Urvoa
  • M. Dominique Raimbourg 
  • M. Bernard Lesterlin
  • M. Alain Tourret
  • Mme Nathalie Nieson 
  • M. Pascal Popelin

J'y fais une proposition afin de donner une conséquence concrète au vote blanc. J'ai reçu une seule réponse pour l'instant. Si vous aussi vous faites parvenir une lettre aux députés, n'hésitez pas à me le faire savoir.

Monsieur le député
 
Ce jeudi 22 novembre va se jouer l’histoire de la démocratie en France. Plus que jamais, vous allez avoir l’occasion de jouer un rôle dans la perception que les français ont de leurs représentants et dans la perception de la France à travers le Monde. Le message universel sera unique et puissant. Il sera entendu clairement par toutes les démocraties et bien au-delà.

Le geste citoyen d’aller voter doit conserver son sens d’origine qui est de participer à l’expression de la volonté générale. Lorsque celle-ci exprime une absence d’adhésion à l’offre politique, il exprime essentiellement l’adhésion à un processus démocratique. Si vous choisissez de faire exister le vote blanc et de lui donner une portée concrète mais respectueuse de la volonté générale, le tournant démocratique sera d’une profonde modernité.

Les arguments contre sont connus depuis les débats du 30 janvier 2003. Ils sont avant tout des malentendus et ont la comptabilisation parmi les suffrages exprimés des bulletins blancs comme point de blocage. L’article 7 de la constitution  et la difficulté de décision dans le cas de référendum rendent en effet difficile son application.

Si on ôte des propositions cette comptabilisation dans les suffrages exprimés, il reste une conséquence qui n’a pas été explorée : la majorité du quorum.

Comme vous le savez, sans doute, un scrutin qui ne retient pas plus d’un quart des inscrits est annulé. Cela concerne dans le code électoral :
    -  l’Article L253 (alinéa 2) : Les communes de moins de 3500 habitants
    -  l’Article L294 (alinéa 2) : Les sénateurs
    -  l’Article L193 et L126 (alinéa 2) : l’élection des députés
    -  l’Article LO525 : l’élection des conseillers territoriaux
    -  l’Article LO458 : l’élection des conseillers généraux

Comme cela a été démontrés dans le rapport de M. Sauvadet. les votes blancs prennent plus de sens lorsqu’ils sont comparés aux votants. Je vous propose une piste afin de présenter un amendement formulé comme suit :

Proposition de loi
   
Le troisième alinéa de l’article L. 126,193, 253, 294, 458 et 525 du code électoral est complété par la phrase ainsi rédigée :
3° un nombre de bulletins blancs égal à la moitié de celui des électeurs votants.


Pour rappel quelques bonnes raisons de faire avancer la reconnaissance du vote blanc.


  • La volonté des français d'avoir (enfin) la reconnaissance du vote blanc : 62 % en 1998 (Sondage Cevipof / Parti radical valoisien) puis 69% en novembre 2012 (Sondage LH2 / le nouvel observateur)
  • Lutter contre la défiance populaire à l’égard des politiques
  • Éviter la crise sociale qui va mettre en danger l’équilibre de la république
  • Renforcer le message universel démocratique de la France
  • L’harmonisation avec les machines à voter

Je vous prie, d'agréer monsieur le député, mes salutations les plus sincères.

07 mai 2012

Debrief sur France Culture : Le vote blanc au delà de 2,1 Millions

C'était à Science PO, ce lundi 7 Mai, et j'ai pu apporter un peu maladroitement ma contribution au score historique du Vote Blanc.


03 mai 2012

Sarkozy tente de convaincre un électeur du #FN de ne pas voter blanc

L'idée du vote blanc est de réinstaurer le lien entre citoyen et les politiques. Ici un exemple. Après une tentative de disqualification du vote blanc en l'assimilant à de l'abstention, Nicolas Sarkozy essaie de convaincre cet électeur de Marine Lepen de voter pour lui.

Dommage que la discussion n'ait pas pu durer plus longtemps.
Source.

01 mai 2012

Le vote blanc : Marie Darrieussecq sur France Culture

Sondage Vote blanc : IFOP les 9 et 10 avril 1998


Un sondage qui a prés de quinze ans oui, mais qui ne subit pas l'influence du vote utile consécutif au 21 avril 2002.

Sondage réalisé par l'IFOP les 9 et 10 avril 1998, auprès d'un échantillon de 954 personnes :
Question : Aux élections, on recense ensemble le vote blanc (c'est à dire une feuille blanche dans l'enveloppe) et le vote nul (c'est à dire par exemple un bulletin rayé ou plusieurs bulletins différents à la fois).

Vous-même, vous est-il déjà arrivé de voter blanc ou nul?


RéponsesPourcentage
Souvent7
Quelquefois13
Très rarement16
Jamais63
Ne se prononcent pas1






Question : Et comment auriez-vous voté si vous aviez eu le choix entre les possibilités suivantes?



Avec un bulletion blanc à la disposition des électeurs.(en %)Dans les conditions effectives du 15 mars 1998.(en %)
Extrême gauche34.2
Gauche Plurielle et Divers Gauche2936.8
Ecologistes, Indépendants, Chasseurs et Divers67.9
Droite modérée2735.6
Front National815.3
Extrême droite-0.2
Blanc27-

 Question : Ceux qui y sont défavorables pensent que les élections doivent servir à élire un candidat et que la reconnaissance du vote blanc rendrait le fonctionnement de la démocratie encore plus difficile qu'aujourd'hui.Etes-vous tout à fait d'accord, plutôt d'accord, plutôt pas d'accord ou pas d'accord du tout avec cette façon de voir?

Tout à fait d'accord20 %
Plutôt d'accord26 %
Plutôt pas d'accord26 %
Pas d'accord du tout25%
Ne se prononcent pas3%
Question : A l'avenir, certains proposent qu'à côté des bulletins de vote au nom des candidats figure un bulletin blanc et que les bulletins blancs soient pris en compte dans les suffrages exprimés.
Ceux qui sont favorables à cette réforme estiment que grâce à cela il y aura moins d'abstention aux élections.

Etes-vous tout à fait d'accord, plutôt d'accord, plutôt pas d'accord ou pas d'accord du tout avec cette façon de voir?
Tout à fait d'accord20 %
Plutôt d'accord35 %
Plutôt pas d'accord13 %
Pas d'accord du tout30 %
Ne se prononcent pas2 %








Question : En votant blanc ou nul, avez-vous en règle générale voulu manifester...? 


Base : personne déclarant avoir déjà voté blanc, soit 36% de l'échantillon.Le total des pourcentages dépassent 100% du fait des réponses multiples.
Votre refus des candidats en présence36
Votre hostilité à l'égard de la politique35
Votre difficulté à choisir entre les candidats en présence20
Votre désintérêt13
Votre manque d'information11
Ne se prononcent pas1











Question : Au total, estimez-vous qu'il est souhaitable ou pas souhaitable...?

SouhaitablePas souhaitableNSP
De comptabiliser les votes blancs parmi les suffrages exprimés62362
De mettre à la disposition des électeurs un bulletin blanc à coté des bulletin au au nom des candidats59401
De distinguer dans le décompte des suffrages le vote blanc et le vote nul62344








Commentaire de Jérôme Jaffré, Directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique.

        Au second tour le l'élection présidentielle de 1995, le vote blanc et nul a frôlé les deux millions de suffrages et recueilli 4.8% des électeurs inscrits, 6% des votants. Pourtant, l'électeur "blanc" reste un inconnu dans notre système politique. Il ne figure ni parmi les abstentionnistes dont il se distingue soigneusement, ni parmi les suffrages exprimés.

        Dans l'opinion publique, la demande en faveur de sa reconnaissance est forte, comme le montre le sondage réalisé à l'initiative du PARTI RADICAL en vue du colloque qui se tiendra à l'Assemblée nationale le 23 avril. L'enquête, conçue avec le CECOP, a été réalisée par l'IFOP les 9 et 10 avril, auprès d'un échantillon de 954 personnes. Elle révèle qu'une nette majorité des personnes interrogées souhaite que le vote blanc soit comptabilisé parmi les suffrages exprimés et même que les électeurs trouvent à leur disposition dans les bureaux de vote un bulletin blanc à côté des bulletins libellés au nom des différents candidats. 

        Tout semble aujourd'hui se conjuguer en ce sens : le désir naturel des électeurs d'élargir la palette des choix possibles et reconnus et le climat de critique aiguë envers la politique qui règne dans le pays.

        7% des Français, ce qui représente environ trois millions de personnes, déclarent avoir souvent voté blanc ou nul, 13% quelquefois, et 16% très rarement. Les motivations de vote de l'électeur "blanc", qui le distinguent des abstentionnistes, ne sont ni le désintérêt ni le manque d'information mais avant tout le refus des candidats en présence et l'hostilité à la politique - qui est même la raison principale avancée par ceux qui recourent souvent à ce mode d'expression.

        Reconnaître le vote blanc rencontre la faveur d'environ 60% des personnes interrogées par l'IFOP contre 40% d'avis contraire. Ce sont surtout les jeunes électeurs qui se prononcent en ce sens (à 75% chez les moins de 35 ans). 86% des cadres supérieurs et professions libérales s'y déclarent favorables. Enfin, quelle que soit l'orientation politique des interviewés, une majorité se prononce en ce sens, à gauche, à droite ou à l'extrême droite. Les plus réticents se trouvent au RPR (51% d'avis favorables, 47% hostiles). Mais ceux qui déclarent ne jamais voter nul ou blanc l'acceptent (à 52% contre 46%).

        Cependant les interviewés se montrent très partagés sur les effets d'une telle réforme. Seuls 55% pensent que la reconnaissance du vote blanc permettrait de réduire l'abstention, contre 43% qui ne le croient pas. Preuve sans doute que l'usage du vote blanc est avant tout protestataire. L'argument contre le vote blanc selon lequel il desservirait la démocratie en rendant plus difficile l'élection des candidats recueille l'approbation de 46% des personnes interrogées. Ce qui tend à montrer que le débat public, s'il s'engage, sera plus ouvert que ne le laisseraient croire les chiffres globaux de l'enquête.

        L'usage d'un bulletin blanc à la disposition des électeurs le jour du vote modifierait-il les résultats des élections ? On a cherché à le savoir en faisant revoter les sondés au deuxième tour de la présidentielle comme aux régionales en incluant dans les choix possibles le vote blanc. Environ un quart des personnes interrogées (23% à la présidentielle, 27% aux régionales), y aurait eu recours - proportion absolument énorme mais probablement exagérée par la facilité ainsi donnée aux abstentionnistes de transformer leur non-vote en comportement plus civique. Toutefois parmi ceux qui sont allés voter, les proportions restent importantes : 14% des électeurs du second tour de la présidentielle auraient voté blanc et 12% pour les élections régionales.

        L'effet sur les résultats serait considérable. Certes il n'y aurait pas d'inversion des vainqueurs. Mais Jacques Chirac au lieu de l'emporter par près de 53% des suffrages exprimés aurait gagné avec 40% des voix contre 37% à Lionel Jospin - de quoi affaiblir la légitimité de tout président élu. Aux élections régionales, toutes les formations politiques auraient pâti de la reconnaissance du vote blanc. C'est, relativement aux autres forces politiques, le Front National qui aurait été le plus touché puisque son score serait tombé de 15.3% des suffrages exprimés à 8% des voix, soit une diminution de près de la moitié de son influence, contre environ le quart pour la gauche et pour la droite modérée.

        Au total, ce sondage sur le vote blanc constitue un bon révélateur du malaise politique français. La progression des suffrages blancs et nuls ces dernières années, la demande de reconnaissance du vote blanc par l'opinion publique traduisent la montée des attitudes contestataires y compris dans le domaine électoral. La question qui se pose est de savoir s'il vaut mieux reconnaître le vote blanc comme exutoire civique ou attendre que la protestation emprunte des chemins qui pourraient se révéler plus dangereux.

Jérôme Jaffré
Directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (CECOP)

24 avril 2012

Marine Le Pen et l'appel au Vote Blanc

Des rumeurs et des tweets insinue que Marine Le Pen appelera le 1 er Mai au vote blanc. Je me suis dit que c'était l'occasion de faire un petit point sur les appels de ce type. Cet inventaire n'est pas exhaustif évidemment.



L'appel au vote blanc est une pratique courante des partis politiques en situation de difficulté. En 2002, c'était Arlette Laguiller qui avait appelé à voter blanc(27-04-2002). On ne peut considérer que son appel ait réussi, vu la coalition et l'appel de tout les éliminés du premier tour à faire barrage à Jean Marie Lepen. Notons qu'au second tour il y avait prés de 2 millions de bulletins blancs et nuls.

François Hollande avait refusé l'utilisation du vote blanc : “ voter blanc ou nul, ce n’est pas suffisant si l’on veut qu’il y ait véritablement un référendum contre l’extrême droite ” dit-il sur RTL le 29 avril 2002.

Jean-Pierre Chevénement le 14 mai 2009, avait appelé au vote blanc ou nul pour les européennes : 
Le Mouvement républicain et citoyen appelle au vote blanc ou nul de préférence à l’abstention : le peuple français, en effet, ne doit pas laisser bafouer la volonté qu’il a démocratiquement exprimée le 29 mai 2005.[Le référendum sur la constitution européenne] 
Il y avait eu 781 480 bulletins blanc et nuls mais cela doit être relativisé avec une très faible participation de l'ordre de 40%.  


Xavier Bertrand avait appelé au vote blanc  lors des cantonales de 2011, alors que Jean François Copé donnait cette déconcertante consigne ni-ni aux électeurs : Ni parti Socialiste, Ni Front National.

A l'international, en 2006, en Thaïlande, plusieurs partis s'était allié pour appeler au vote blanc afin de renverser le premier ministre considéré comme corrompue. J'en avais parlé à l'époque.

Donc en ce qui concerne l'utilisation de l'appel au vote blanc. Il s'agit donc d'un acte politique destiné à affablir la position de l'adversaire, alors que l'on est soit-même faible.


Le vote blanc permet néanmoins de participer à un scrutin et à un modèle démocratique. Sur certains sites islamistes fondamentaliste, en effet,  on trouve des "fatwah" (édits législatifs dans l'Islam) qui ne veulent même pas appeler à voter blanc, puisque cela implique de participer à un système qui les exclut...

On peut trouver le même genre de propos à l'extrême gauche radicale et libertaire.

(la présence de cette image n'est pas un soutien)

Donc appel au vote blanc ou non, celui-ci n'a pas de couleur et vous permet de participer à la démocratie. Participer au vivre ensemble comme on dit.

29 février 2012

La foi chrétienne et le vote blanc


Chacun a ses raisons de voter blanc et je ne cesserais de répéter qu'un bulletin blanc signifie qu'aucun des candidats des candidats ne correspond à l'expression de l'électeur.


Parmi ces expressions, j'ai souvent croisé l'expression catholique. Dans cette expression, il y a ce qui est appelé des points non-négociables. En raison de ses choix moraux, certains catholiques peuvent refuser de voter pour les candidats en présence.

Les voici en bref :

  1. La protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu’à sa mort naturelle (cela recoupe la conception assistée ou FIV, l'avortement, et l'euthanasie)
  2. La reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille – comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage (on reconnait ici le mariage homosexuel)
  3. La protection du droit et de la liberté des parents d’éduquer leurs enfants. (ici, on parle d'éducation libéral c'est à dire hors de l'état)
Ce sont des choix moraux, qui ont une telle importance pour ces électeurs qu'il est impossible de transiger pour "un moindre mal". En effet, souvent le principal argument contre la reconnaissance du vote blanc est de dire qu'il y a toujours un candidat plus ou moins proches de nos valeurs et que par conséquent cela fait partie de notre devoir d'électeur de voter pour ce moindre mal. On voit bien ici qu'il y a des points non négociables au nom desquels, même le vote par défaut n'est pas acceptable.

Il appartient à chacun d'avoir une motivation pour son vote, mais il n'appartient pas au législateur de décider que cette motivation puisse être prise en compte ou non. Ce n'est pas dans la nature de la démocratie. Le fait que cette expression ne puisse être identifié par un candidat, ne signifie pas que cette expression est nulle. C'est une des raisons évidentes pour que les bulletins blancs aient un impact dans le résultat d'un scrutins. Dans le cas d'une expression majoritaire, il appartient aux politiques d'écouter ces électeurs, d'instaurer un dialogue et enfin de remettre aux voix ce pacte renouvelés entre la république et ses citoyens.

Tant que les bulletins blancs ne seront pas reconnu, ce pacte citoyen sera impossible. Le vivre-ensemble sera impossible.

28 février 2012

Vidéo : le vote blanc c'est nul ?

Voici un petit sujet d'excellente qualité avec des morceaux de nous dedans (manifestation devant le conseil d'état avec les masques blancs).


Le Vote Blanc c'est nul ? par Regards2banlieue

par Regards 2 banlieue

20 octobre 2011

[Colère Blanche] Blanc c'est pas nul, mais le bouquin , si

J'ai laissé ce commentaire sur le blog Thomas more :
J'ai dirigé le Parti Blanc en 2007 , à ces élections ce sera Stéphane Guyot, en 2002 c'était Blaise Hersent-Lechatreux. Je veux dire par là que le vote blanc comptabilisé comme une voix à part entière a ses défenseurs, et pas seulement Gauthier. Au regard de sa réaction irritée, il semble être cité dans le bouquin .

Le (gros) problème que j'ai avec la proposition de Gaccio et Naudet ( et Guy Carcassonne ) est qu'elle est stérile. Elle l'est tellement que cela est démontrée tout le temps presque très régulièrement et à l'échelle internationale.
Lorsque le vote blanc n'a pas de conséquence électorale cela ne change rien .. rien, nada, que dalle.

Des exemples ?

1 / Thaïlande, 2006 : Des partis s'unissent pour refuser le droit au premier ministre Thaksin de se présenter; consigne est donnée de voter blanc (dans ce pays cela signifie cocher une case : "none of the above") contre lui et son parti car il est accusé de détourner de l'argent au profit de sa famille proche... Conséquence ? Une partie seulement des députés sont élus malgré le très faible suffrage ( 55 % de bulletins blancs d'après mes souvenirs ) et la vie continua. Le roi avec l'aide de l'armée organisa une sorte de coup d'état sans violence, et thaksin dût s'exiler.. mais le pays reste instable et des affrontements sporadiques ont encore lieu entre les rouges ( pro-thaksin ) et les Jaunes (couleur du roi et pro- démocrate).

2/ Exemple tout récent en Bolivie 60 % de bulletins blancs à l'élection des juges, résultats ? que dalle. Les juges seront élus avec une légitimité de dictateur...

3/ Aux dernières élections cantonales il y a eu 60 % d'abstention ... leçon des politiques ? rien nibe, que dalle, waillo...

et j'en ai encore d'autres ... c'est juste que l'histoire, moi, je la suis depuis plus de six mois... mais il est vrai je n'ai pas écrit de bouquins et je ne fais pas partie du gotha parisien.

Pardon mais je me mets un peu en colère parce que ce bouquin semble vouloir faire croire au gens qu'il suffit d'être doux pour faire passer des lois .. Qu'en étant mesuré on fait mieux passer son idée. Ma conviction est que si un principe rencontre l'histoire, si une évolution rencontre le moment d’exister, elle existe dans l'essence de son principe. Et le principe de la reconnaissance est D'ABORD d'exprimer "aucun des candidats ne me convient" et non "j'aime pas", ou "celui là est un escroc" .. Bref il exprime une opinion bien plus compliqué qu'un simple vote contestataire.

Je n'ai pas lu le livre, je le lirai après les élections quand le soufflet sera retombée.. Pour l'instant, j'ai du mal à rester calme... parce qu'en faisant passer l'idée qu'il suffit d'être mou et de faire des "deals" avant qu'on nous les demande, avant même qu'on nous les suggère, on dit au gens abandonnez vos principes, venez sur notre terrain. Lorsque l'on croit à un principe il finit par être adopté, le pré-négocier c'est ... allez je me calme.. ce blog ne mérite pas ça. évidement le bouquin est en cause, et la note émets une logique incertitude... Mais tenter la proposition de Gaccio, c'est pisser dans un violon. Les élus respecte le vote , le vrai, celui qui compte, et non l'abstentionniste ni celui qui dépose un bulletin qui ne changera rien qu'il soit au nombre de 10 ou de 5 000 000.

Voilà mon point de vue, faites-vous le votre : Blanc c’est pas nul » chez Descartes & Cie. 6 €.

02 avril 2011

Encore un petit effort la blogosphère


Presque 7 ans qu’existe ce blog et près de dix années que je bataille pour la reconnaissance du vote blanc, Je sens que nous sommes désormais à un tournant qui me parait incroyable, et cela même si le lendemain est incertain. Cependant, rarement je n'ai vu tel soutiens, tel echo. Je vois que je ne suis plus seul, et qu'il y a autant de paroles en faveur que de citoyens aux inspirations différentes. Mais il y en a t'il encore assez ?
Sommes-nous assez nombreux ?

Est-ce qu'il suffit d'avoir eu besoin du vote blanc une fois dans sa vie, pour comprendre son utilité ?

Il y a dans la comptabilisation des bulletins blancs un réel désir que tous les électeurs puissent influer sur le destin de la Nation, sur le destin de notre démocratie. Je crois que cette valeur est partagé bien au-delà de la reconnaissance du vote blanc.

Si nous voulons que nos élus aient une réelle légitimité, si nous voulons que les campagnes électorales ne soit plus des opérations de marketing, si nous mettons le respect des individus et la libertés d'expression au plus haut de notre morale, alors c'est le plus grand nombre qui devra être convaincu, bien au delà des abstentionnistes, bien au-delà des voteurs blancs ponctuels.

AGISSONS !!
Il s'agit d'une profonde révolution démocratique, douce et sans violence, évolution dirait Stéphane Guyot avec lequel je partage cette même bataille. Quoiqu'il en soit il nous faut être nombreux à batailler, chacun de son coté ou dans un parti politique. Envoyons des lettres à nos députés, conseillers généraux, Sénateurs, Ministres, Maires. Apostrophons-les dans les marché, et dans nos viles et nos villages. Posons leur la question d'un vote blanc qui soit un garde-fou démocratique. La possibilité ultime de ne pas refuser l'élection alors que ce sont simplement les candidats qui ne nous conviennent pas.

Tout sera bon : des vidéos , des mails , des lettres, des affiches, des expositions , des débats, des conférence, des discussions, des conversations , ... Tout sera bon si cela se fait dans le respect de l'autre. Soyons créatifs, je relaierais ceux qui me font part de leurs réalisations, et nous utiliserons les outils à notre dispositions.

Bravo aux argumentations de :

De tout de Rien surtout de rien d'ailleurs ( et merci pour le lien ;) )
Des pas perdus auquel j'ai répondu ici
et Mon Avis t'intéresse "que même ce mec là mériterait qu'on lui écrive une ode à sa gloire !" qui m'ont fait réaliser que désormais on pouvait peut être commencer à finasser sur la manière d'appliquer la reconnaissance du vote blanc , car la paëlla c'est pas la même chose que le couscous ... ah il faut aller lire pour comprendre :P

Un peu hors de ce cercle :
Il faut noter la tristesse de Koztoujours, dont je salue la richesse et la diversité des commentaires.

J'ai envie de dire à Alter-Ouéb qu'il ne prêche plus dans le désert, je crois vraiment que le vote blanc est une des solutions, pas LA solution ( ça n'existe pas d'ailleurs ), mais un des moyens de changer les choses. Simplement parce que le corps électoral a aussi le droit de représenter ceux qui ne trouve pas satisfaction. C'est une question de salubrité démocratique.

Voilà, puisqu'il y avait une chaine je re-balance la patate chaude à mon tour :

31 mars 2011

Quand l'express se moque de l'expression


La chaîne des blogs sur la reconnaissance du vote blanc lancée par le blog Gauche de Combat, a donné l'occasion d'expressions mitigés. Voici un exemple que L'express a choisi de mettre en exergue : Par Jegoun, Vote blanc : Muscadet pour moi, Mais qu'ils ont choisi de renommer : " Pourquoi il ne faut pas reconnaitre le vote blanc", pour les besoins du marketing ou par simple conviction.



@Jegoun s'est donc lancé dans une argumentation ainsi formulé : "il faut bien élire des gens pour nous gouverner", finalement quand on voit la Belgique, on réalise que le pays ne s'en tire pas si mal d'autant que le blogueur "argumente" (probablement pour nous rassurer) sur la déliquescence de notre démocratie en expliquant : "les élus ne sont pas obligés d'appliquer leurs programmes". Comme s'il s'agissait de choses différentes.

Même s'il convient que dans la blogosphère on dit : "il faut aller chercher l'électeur, mouiller la chemise, reparler aux classes populaires ... J'en passe"

passons...

Mais ça doit probablement pas être bien fait puisque "on ne sait plus pourquoi on vote et, d'autre part, on s'en fout, de cette élection"
D'ailleurs, sa vision des électeurs est un peu simpliste :

"Pour les Européennes, ils votent au hasard, si possible pour un parti anti-européen et opposé au gouvernement en place. Pour les régionales, ils votent pour le sortant parce que, dans le fond, ils ne sont pas trop mécontent et qu'au final, le métro ne roule pas si mal... (Ben oui, la précédente élection date d'un an, et les transports collectifs en Ile-de-France sont le seul enjeu dont on se rappelle)."

J'y vois là très exactement la déliquescence de la politique française, qui, sans s'en rendre compte, s'auto dénigre. Et là je réfute l'idée que le vote serait une chose sans importance, c'est au contraire un geste qui a son importance culturel, presque cultuel en ces temps de débat sur la laïcité en démocratie.

Globalement à la question que ne pose pas @jegoun, mais L'express : "Pourquoi il ne faut pas reconnaître le vote blanc", L'article choisi par le rédacteur en chef répond par "on s'en fout" ... Voilà donc comment la rédaction de L'express a décidé de traiter les électeurs qui ont décidé d'envoyer un message électoral sans céder au chantage anti démocratique du ni-ni et du front républicain.

Je ne peux reprocher à @jegoun de ne pas avoir poussé très loin la reflexion, il se retrouve avec une patate chaude et le traite avec ses convictions. Ses convictions font qu'il sait pour qui voter et que probablement il aimerait que d'autres votent en ce sens.

Ce que je reproche au rédacteur en chef de l'express en ligne, par contre , c'est d'avoir mis un titre incohérent avec le contenu du billet en question. Si le rédacteur de l'Express veut attaquer l'inutilité du vote blanc, qu'il ne se cache pas derrière un blogueur. Le rédacteur en chef a un blog ( http://blogs.lexpress.fr/nouvelleformule/mettout/ ), qu'il l'utilise à bon escient ...

30 mars 2011

du spectateur en démocratie

Le vote blanc dévalorise l'abstention ... dit DesPasPerdus sur son blog. J'ai cru honnêtement à une blague, à une plaisanterie de second degré. L'express le reprend grâce à @jegoun et cela avec de nombreux blogueurs dans une chaine initiée par Gauche de combat.


Et puis il s'avère que non ... Alors je reconnais que mon commentaire ait pu apparaitre arrogant et sans arguments. Je vais essayer de me rattraper là. D'abord, Je suis stupéfait que l'on me reproche de manquer d'argument lorsque le seul argument est de dire que celui qui reste chez lui et ne participe pas à l'élection - rendez vous ultime de la démocratie - a raison d'avoir le même poids qu'un vote.

L'abstentionniste n'est pas un combattant de la démocratie, c'est un spectateur.

Allons-y donc... Si l'argument historique sur lequel s'est construit une partie de la France d'aujourd'hui ( de la révolution française à la déclaration universelle des droits de l'homme ) ne suffit pas, ni l'argument que la cérémonie de participation à un événement commun à tous les citoyens est ce qui fait une Nation (il y a aussi l'hymne, les impôts , la monnaie, les frontières), c'est déjà un peu à désespérer.

Pourquoi ne pas rendre le vote obligatoire me diras-tu ? Eh bien parce que notre pays est un pays de liberté et que c'est justement le vote qui réactualise le pacte entre la nation et son peuple. C'est un geste qui , s'il est contraint, n'exprime pas l'adhésion morale. Adhérez moralement à la Nation, à son histoire, à son héritage. Cela même si certains partis dénaturent cette adhésion, mais ce n'est pas le débat ici.

L'enjeu du vote blanc est plus profond encore.

Car las de l'Histoire et d'un pacte de la nation, puisque cela vous paraît fumeux. Vous dites encore qu'il y a une forme de distinction probablement injuste entre le voteur blanc, celui qui ne vote pas blanc et celui qui s'abstient. Tout se vaudrait. Alors pourquoi dans ce cas on n'annule pas l'élection lorsque l'abstention est majoritaire ? Parce que ça n'en finirait pas, me répondrez-vous (et vous auriez sans doute raison) , et sans doute appliquerez-vous la même logique au vote blanc, nous y reviendrons plus tard. En fait c'est simple, un abstentionniste ne s'exprime pas, c'est donc impossible de savoir ce qu'il dit. un voteur blanc dit : "aucun des candidats ne me convient", c'est on ne peut plus clair.

Quelle différence si l'abstention est active ou passive ? Quelle différence entre une démocratie rêvée dans un fauteuil et celle ou on croise les gens de son quartier ? Quelle différence il y a t'il entre l'entre-soi et la participation à une "messe" nationale ? Parce que quand on va voter on sort de chez soi, littéralement on va à l'extérieur, on regarde l'extérieur pour se rendre compte qu'à la fin du chemin, par un geste , on est entre nous. Voter est un acte de réunion. Quitter notre individualité pour en rencontrer une autre plus grande et plus universelle et manifester ainsi une participation active à la collectivité.

Malheureusement nous tombons sur le même aboutissement triste, sans cesse renouvelé depuis des années, élections après élections, une abstention croissante :
"
Même passive, elle relativise la légitimité des nouveaux représentants du peuple et révèle un fort déficit démocratique"
Elle relativise la légitimité ... ah "et après ?" vous diront ceux qui ont été élu avec 21% d'inscrits. Ce qu'il faut bien comprendre , c'est que pour l'élu; son fuel, son vent, son uranium : c'est le vote. Ceux qui ne vote pas, ne mérite même pas son intérêt, ni son regard. Beaucoup d'élus travaillent dur et sont tiraillés par des forces dont nous n'avons pas conscience. Ils ont de telles responsabilités qui font qu'au minimum l'électeur devrait se déplacer. Certes, c'est à lui de faire-savoir son savoir -faire et donc de communiquer, mais si le message passe bien, alors la réponse du citoyen se doit d'être un peu supérieur à celle d'un ectoplasme, pardon d'un abstentionniste passif. L'élu écoute l'électeur, pas l'abstentionniste.

Je ne dis pas qu'il y a pas de brebis galeuses. Il y en a, mais je ne jette pas le député avec l'eau de la démocratie croupie.

Enfin si je comprends bien ta pensée, cher DPP, à partir du moment où on est un être humain, on a voix au chapitre. Et que présent ou non dans le bureau de vote , nous sommes citoyens à tout moment et dans toute les situations. Sur ce point je suis d'accord avec toi. Ajouté à cela, le moment du vote est l'instant où nous sommes bien obligés de constater que d'autres pensent autrement. Nous somme multitude, que dans cette multitude il y a forcément une ou plusieurs personnes qui ne voit pas du tout les choses de la même manière que nous, quitte à refuser même l'appartenance à cette multitude. Donnons lui cette dignité là de pouvoir exister sans participer. Si participer c'est porter les armes de la démocratie, s'abstenir c'est regarder les autres faire, et il en faut. Aujourd'hui, c'est la démocratie qui manque de combattants, le champ de bataille est le bureau de vote, c'est le dernier carré de la démocratie. Avoir un peu de respect pour soi et pour les autres, c'est se donner la valeur de participer.

Ensuite pour ce qui est de se débarrasser de la cinquième république, on en discutera, j'espère, autour d'une bière, et on a pas finis,car cela fait longtemps que nous y rêvons. Mais reconnait qu'il faudra des combattants pour qu'elle soit à l'image du peuple, cette sixième république, et qu'on est loin du compte. Je continue à penser que si les électeurs ne peuvent tirer la sonnette d'alarme, d'élection par défaut en élection par défaut nous aurons une démocratie en défaut.

Messages les plus consultés