19 novembre 2012

Reconnaissance du vote blanc : Le dernier combat ?

La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :
(..)
Art. 6. La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.


Ce jeudi 22 novembre sera discuté à l'assemblée nationale pour la deuxième fois depuis 2003 une proposition de loi sur la reconnaissance du vote blanc au sujet de laquelle j'ai donné mon avis. Le seul amendement déposé actuellement veut considérer comme vote blanc une enveloppe vide. C'est un peu nouveau et pourtant cela ne change rien à l'affaire.

Soyons clair, je suis loin d'être optimiste. Le dénouement avait pourtant tous les éléments pour être heureux.

Pour la première fois depuis 1998 un nouveau sondage (pdf) donne donc l'avis des français sur la reconnaissance du vote blanc. Je suis aux anges d'autant que le score a augmenté depuis. À l'époque 62% des français était favorable à la reconnaissance du vote blanc. Désormais ce sont 69 % des français. Sans doute que les péripéties du 21 avril 2002 ont fait comprendre l'utilité de cette expression, peut-être aussi parce que nos efforts ont permis de faire progresser l'idée. 

Et pourtant... Il n'y a guère de chance que cela change la position de nos chers élus. Jean-Jacques Urvoas, dans la foulée du livre de l'ex-auteur des guignols, avait déposé un amendement. Aujourd'hui il se dédit de cet amendement, comme s'il ne pouvait pas en proposer un allant dans le sens de la propositions de Marie Naudet et Bruno Gaccio. Car, si je ne suis pas d'accord avec cette proposition, elle aurait eu au moins l'avantage de faire avancer le schmilblick.

Voilà, plus que jamais, les planètes sont alignés pour une avancée sur la reconnaissance du vote blanc

Je pense également qu'il ne faut pas laisser les arguments contre le vote blanc sans réponse, d'autant que depuis 2003 il n'y en pas de nouveaux. C'est pourquoi il y a plusieurs pistes à explorer :

1) La proposition Naudet-Gaccio : un décompte à part des bulletins blancs sans conséquence pour le résultat.
2) La proposition du quorum : un seuil de vote blanc qui lorsque le nombre de bulletins blancs est supérieur à la moité des inscrits, le scrutin est annulé.
3) Une proposition de financement du renouvellement politique : Le nombre de bulletins blancs réoriente l'aide au financement de la vie politique vers les partis non qualifiés au second tour. Ce financement peut aussi être associé à un organisme pour favoriser l'expression politique et l’émergence de nouvelles idées.

La troisième proposition est faite pour répondre à la crainte observée de la dispersion de ces aides. Elle pourrait revigorer l'expression politique.
La balle est dans le camp des politiques, je vais écrire un courrier à chaque député afin de donner des arguments en faveur d'une avancée, même mineure.  À vous, aussi, de votre coté d'agir.

01 novembre 2012

François Savaudet de l'UDI présente une loi sur le vote blanc : Explications

On ne peut, à chaque fois qu'applaudir ces députés qui maintiennent la flamme "blanche" de la reconnaissance du vote blanc. Cette proposition dont la formulation revient assez souvent, sera pour moi l'occasion de revenir sur le fond de cette reconnaissance du vote blanc. 
J'en ai souvent parlé dans ce blog, la reconnaissance du vote blanc est un principe démocratique et la loi doit servir ce principe. Différentes options ont été prises, comme celle de Bruno Gaccio. Pourtant même si je soutiens ses efforts, je conserve quelques réserves parce que justement, elle ne respecte pas ce principe démocratique. J'ai donc l'occasion ici d'expliciter à nouveau mon point de vue.

La proposition de M. Savaudet est assez habituelle des positions du Centre :


Article 1er
Le troisième alinéa de l’article L. 65 du code électoral est complété par deux phrases ainsi rédigées :
« Les bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal. Ils entrent en compte pour la détermination des suffrages exprimés et il en est fait spécialement mention dans les résultats des scrutins. »
Article 2
Au premier alinéa de l’article L. 66 du même code, les mots : « blancs, ceux » sont supprimés.
Article 3
Le 1° de l’article L. 391 du même code est supprimé.
Article 4
Les dispositions de la présente loi sont applicables à la Nouvelle Calédonie, à la Polynésie française et aux îles Wallis et Futuna.


La partie soulignée signifie que les bulletins blancs sont pris en compte dans le calcul de la majorité absolu. De manière superficielle, c'est satisfaisant. C'est à dire qu'au moment du calcul de la majorité dans un scrutin uninominal, par exemple, il faut que le candidat vainqueur obtienne plus de voix que la somme de voix de son adversaire ET du nombre de bulletins blancs.

Prenons un exemple : François Sauvadet élu de la 4° circonscription de la Côte d'or dans l'élection de Juin dernier qui, par hypothèse, perd 1000 voix qui sont reportés sur les bulletins blancs et nuls :

Hypothèse avec le vote blanc :

François Sauvadet          21900      49.10%
Patrick Molinoz               20273       45.45%
Bulletin blancs et nuls       2429      5.45%
Total voies exprimées     44602   

On voit ici que monsieur le député ne serait pas élu puisqu'il ne possède pas la majorité des voix. Les détracteurs pointeront d'abord qu'une élection doit élire et qu'ici clairement il n'y a pas d'élu. Vous connaissez probablement ma réponse : les élections sont annulés comme dans d'autres types d'annulations ( fraudes, quorum insuffisant ) et cela n'a jamais mis le pays à feu et à sang. Celle annulation-ci ne dérogerait pas à la règle. Le soucis est ailleurs.
« C'est une minorité qui fait, ici, annuler l'élection »
2429 voix , soit 5,45% de la totalité des suffrages exprimés font basculer la majorité. Ce qui contredit l'égalité des voix de la démocratie, qui veut que le meilleur gagne sur des éléments de comparaison équitables.

Or, avec ce type de proposition, c'est une minorité qui change le sort de l'élection. Le soucis évident s'est présenté récemment : Lors de l'élection du président de la république, des minorités électorales pourraient profiter de la faiblesse de cette loi :

                                                                     avec vote blanc          sans vote blanc
Total des voix exprimées :                                37016309                    34861353
M. François HOLLANDE        18 000 668            48.63%                         51.64%
M. Nicolas SARKOZY            16 860 685            45.55%                         48.36%
Bulletins blanc et nuls               2 154 956             5.82%                           6.18%

Quand j'écris "minorités électorales" je pense à l'appel à voter blanc de Marine Le Pen. Son appel a eu une conséquence sur le sentiment de légitimité de François Hollande. Mais cela n'a rien changé sur le résultat. Et chacun se dirait c'est heureux, sauf peut-être Jean-François Copé :


 Quoiqu'il en soit, on voit par cet exemple que la simple comptabilisation parmis les suffrages exprimés des bulletins blancs est anti-démocratique.

Ma proposition est de comparer le nombre de bulletins blancs aux bulletins du meilleur candidat.
Comme cela, les voix comptabilisés ont une conséquence équitable sur le résultat de l'élection. Mathématiquement cela affaiblit les conséquences du vote blanc et éloigne le spectre de l'élection "sans élu". Mais politiquement, cela pèsera sur le comportement des candidats. Pour eux, un "autre" candidat plus compliqué à cerner, certes, les obligera à aborder les réels problèmes qui motivent ces intentions de vote. Par le jeu des sondages, des meetings et du travail politique de terrain, la campagne se focalisera un peu plus sur le gain de voix supplémentaires plutôt que sur le désistement des gens dépités par le débat politique. C'est du gagnant - gagant.

«Ce serait fou que les candidats puissent à nouveau se représenter »

Si toutefois la campagne électorale ne permet pas de diminuer le nombre de bulletins blancs, et que l'élection est annulé, ce serait fou que les candidats puissent à nouveau se représenter à la  nouvelle élection. C'est comme si on s'attendait à des résultats différents en refaisant tout le temps la même chose. Tout comme ce type de proposition qui ne cessent de revenir depuis des années.

" La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent."Albert Einstein

07 mai 2012

Debrief sur France Culture : Le vote blanc au delà de 2,1 Millions

C'était à Science PO, ce lundi 7 Mai, et j'ai pu apporter un peu maladroitement ma contribution au score historique du Vote Blanc.


03 mai 2012

Sarkozy tente de convaincre un électeur du #FN de ne pas voter blanc

L'idée du vote blanc est de réinstaurer le lien entre citoyen et les politiques. Ici un exemple. Après une tentative de disqualification du vote blanc en l'assimilant à de l'abstention, Nicolas Sarkozy essaie de convaincre cet électeur de Marine Lepen de voter pour lui.

Dommage que la discussion n'ait pas pu durer plus longtemps.
Source.

01 mai 2012

Le vote blanc : Marie Darrieussecq sur France Culture

Sondage Vote blanc : IFOP les 9 et 10 avril 1998


Un sondage qui a prés de quinze ans oui, mais qui ne subit pas l'influence du vote utile consécutif au 21 avril 2002.

Sondage réalisé par l'IFOP les 9 et 10 avril 1998, auprès d'un échantillon de 954 personnes :
Question : Aux élections, on recense ensemble le vote blanc (c'est à dire une feuille blanche dans l'enveloppe) et le vote nul (c'est à dire par exemple un bulletin rayé ou plusieurs bulletins différents à la fois).

Vous-même, vous est-il déjà arrivé de voter blanc ou nul?


RéponsesPourcentage
Souvent7
Quelquefois13
Très rarement16
Jamais63
Ne se prononcent pas1






Question : Et comment auriez-vous voté si vous aviez eu le choix entre les possibilités suivantes?



Avec un bulletion blanc à la disposition des électeurs.(en %)Dans les conditions effectives du 15 mars 1998.(en %)
Extrême gauche34.2
Gauche Plurielle et Divers Gauche2936.8
Ecologistes, Indépendants, Chasseurs et Divers67.9
Droite modérée2735.6
Front National815.3
Extrême droite-0.2
Blanc27-

 Question : Ceux qui y sont défavorables pensent que les élections doivent servir à élire un candidat et que la reconnaissance du vote blanc rendrait le fonctionnement de la démocratie encore plus difficile qu'aujourd'hui.Etes-vous tout à fait d'accord, plutôt d'accord, plutôt pas d'accord ou pas d'accord du tout avec cette façon de voir?

Tout à fait d'accord20 %
Plutôt d'accord26 %
Plutôt pas d'accord26 %
Pas d'accord du tout25%
Ne se prononcent pas3%
Question : A l'avenir, certains proposent qu'à côté des bulletins de vote au nom des candidats figure un bulletin blanc et que les bulletins blancs soient pris en compte dans les suffrages exprimés.
Ceux qui sont favorables à cette réforme estiment que grâce à cela il y aura moins d'abstention aux élections.

Etes-vous tout à fait d'accord, plutôt d'accord, plutôt pas d'accord ou pas d'accord du tout avec cette façon de voir?
Tout à fait d'accord20 %
Plutôt d'accord35 %
Plutôt pas d'accord13 %
Pas d'accord du tout30 %
Ne se prononcent pas2 %








Question : En votant blanc ou nul, avez-vous en règle générale voulu manifester...? 


Base : personne déclarant avoir déjà voté blanc, soit 36% de l'échantillon.Le total des pourcentages dépassent 100% du fait des réponses multiples.
Votre refus des candidats en présence36
Votre hostilité à l'égard de la politique35
Votre difficulté à choisir entre les candidats en présence20
Votre désintérêt13
Votre manque d'information11
Ne se prononcent pas1











Question : Au total, estimez-vous qu'il est souhaitable ou pas souhaitable...?

SouhaitablePas souhaitableNSP
De comptabiliser les votes blancs parmi les suffrages exprimés62362
De mettre à la disposition des électeurs un bulletin blanc à coté des bulletin au au nom des candidats59401
De distinguer dans le décompte des suffrages le vote blanc et le vote nul62344








Commentaire de Jérôme Jaffré, Directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique.

        Au second tour le l'élection présidentielle de 1995, le vote blanc et nul a frôlé les deux millions de suffrages et recueilli 4.8% des électeurs inscrits, 6% des votants. Pourtant, l'électeur "blanc" reste un inconnu dans notre système politique. Il ne figure ni parmi les abstentionnistes dont il se distingue soigneusement, ni parmi les suffrages exprimés.

        Dans l'opinion publique, la demande en faveur de sa reconnaissance est forte, comme le montre le sondage réalisé à l'initiative du PARTI RADICAL en vue du colloque qui se tiendra à l'Assemblée nationale le 23 avril. L'enquête, conçue avec le CECOP, a été réalisée par l'IFOP les 9 et 10 avril, auprès d'un échantillon de 954 personnes. Elle révèle qu'une nette majorité des personnes interrogées souhaite que le vote blanc soit comptabilisé parmi les suffrages exprimés et même que les électeurs trouvent à leur disposition dans les bureaux de vote un bulletin blanc à côté des bulletins libellés au nom des différents candidats. 

        Tout semble aujourd'hui se conjuguer en ce sens : le désir naturel des électeurs d'élargir la palette des choix possibles et reconnus et le climat de critique aiguë envers la politique qui règne dans le pays.

        7% des Français, ce qui représente environ trois millions de personnes, déclarent avoir souvent voté blanc ou nul, 13% quelquefois, et 16% très rarement. Les motivations de vote de l'électeur "blanc", qui le distinguent des abstentionnistes, ne sont ni le désintérêt ni le manque d'information mais avant tout le refus des candidats en présence et l'hostilité à la politique - qui est même la raison principale avancée par ceux qui recourent souvent à ce mode d'expression.

        Reconnaître le vote blanc rencontre la faveur d'environ 60% des personnes interrogées par l'IFOP contre 40% d'avis contraire. Ce sont surtout les jeunes électeurs qui se prononcent en ce sens (à 75% chez les moins de 35 ans). 86% des cadres supérieurs et professions libérales s'y déclarent favorables. Enfin, quelle que soit l'orientation politique des interviewés, une majorité se prononce en ce sens, à gauche, à droite ou à l'extrême droite. Les plus réticents se trouvent au RPR (51% d'avis favorables, 47% hostiles). Mais ceux qui déclarent ne jamais voter nul ou blanc l'acceptent (à 52% contre 46%).

        Cependant les interviewés se montrent très partagés sur les effets d'une telle réforme. Seuls 55% pensent que la reconnaissance du vote blanc permettrait de réduire l'abstention, contre 43% qui ne le croient pas. Preuve sans doute que l'usage du vote blanc est avant tout protestataire. L'argument contre le vote blanc selon lequel il desservirait la démocratie en rendant plus difficile l'élection des candidats recueille l'approbation de 46% des personnes interrogées. Ce qui tend à montrer que le débat public, s'il s'engage, sera plus ouvert que ne le laisseraient croire les chiffres globaux de l'enquête.

        L'usage d'un bulletin blanc à la disposition des électeurs le jour du vote modifierait-il les résultats des élections ? On a cherché à le savoir en faisant revoter les sondés au deuxième tour de la présidentielle comme aux régionales en incluant dans les choix possibles le vote blanc. Environ un quart des personnes interrogées (23% à la présidentielle, 27% aux régionales), y aurait eu recours - proportion absolument énorme mais probablement exagérée par la facilité ainsi donnée aux abstentionnistes de transformer leur non-vote en comportement plus civique. Toutefois parmi ceux qui sont allés voter, les proportions restent importantes : 14% des électeurs du second tour de la présidentielle auraient voté blanc et 12% pour les élections régionales.

        L'effet sur les résultats serait considérable. Certes il n'y aurait pas d'inversion des vainqueurs. Mais Jacques Chirac au lieu de l'emporter par près de 53% des suffrages exprimés aurait gagné avec 40% des voix contre 37% à Lionel Jospin - de quoi affaiblir la légitimité de tout président élu. Aux élections régionales, toutes les formations politiques auraient pâti de la reconnaissance du vote blanc. C'est, relativement aux autres forces politiques, le Front National qui aurait été le plus touché puisque son score serait tombé de 15.3% des suffrages exprimés à 8% des voix, soit une diminution de près de la moitié de son influence, contre environ le quart pour la gauche et pour la droite modérée.

        Au total, ce sondage sur le vote blanc constitue un bon révélateur du malaise politique français. La progression des suffrages blancs et nuls ces dernières années, la demande de reconnaissance du vote blanc par l'opinion publique traduisent la montée des attitudes contestataires y compris dans le domaine électoral. La question qui se pose est de savoir s'il vaut mieux reconnaître le vote blanc comme exutoire civique ou attendre que la protestation emprunte des chemins qui pourraient se révéler plus dangereux.

Jérôme Jaffré
Directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (CECOP)

24 avril 2012

Marine Le Pen et l'appel au Vote Blanc

Des rumeurs et des tweets insinue que Marine Le Pen appelera le 1 er Mai au vote blanc. Je me suis dit que c'était l'occasion de faire un petit point sur les appels de ce type. Cet inventaire n'est pas exhaustif évidemment.



L'appel au vote blanc est une pratique courante des partis politiques en situation de difficulté. En 2002, c'était Arlette Laguiller qui avait appelé à voter blanc(27-04-2002). On ne peut considérer que son appel ait réussi, vu la coalition et l'appel de tout les éliminés du premier tour à faire barrage à Jean Marie Lepen. Notons qu'au second tour il y avait prés de 2 millions de bulletins blancs et nuls.

François Hollande avait refusé l'utilisation du vote blanc : “ voter blanc ou nul, ce n’est pas suffisant si l’on veut qu’il y ait véritablement un référendum contre l’extrême droite ” dit-il sur RTL le 29 avril 2002.

Jean-Pierre Chevénement le 14 mai 2009, avait appelé au vote blanc ou nul pour les européennes : 
Le Mouvement républicain et citoyen appelle au vote blanc ou nul de préférence à l’abstention : le peuple français, en effet, ne doit pas laisser bafouer la volonté qu’il a démocratiquement exprimée le 29 mai 2005.[Le référendum sur la constitution européenne] 
Il y avait eu 781 480 bulletins blanc et nuls mais cela doit être relativisé avec une très faible participation de l'ordre de 40%.  


Xavier Bertrand avait appelé au vote blanc  lors des cantonales de 2011, alors que Jean François Copé donnait cette déconcertante consigne ni-ni aux électeurs : Ni parti Socialiste, Ni Front National.

A l'international, en 2006, en Thaïlande, plusieurs partis s'était allié pour appeler au vote blanc afin de renverser le premier ministre considéré comme corrompue. J'en avais parlé à l'époque.

Donc en ce qui concerne l'utilisation de l'appel au vote blanc. Il s'agit donc d'un acte politique destiné à affablir la position de l'adversaire, alors que l'on est soit-même faible.


Le vote blanc permet néanmoins de participer à un scrutin et à un modèle démocratique. Sur certains sites islamistes fondamentaliste, en effet,  on trouve des "fatwah" (édits législatifs dans l'Islam) qui ne veulent même pas appeler à voter blanc, puisque cela implique de participer à un système qui les exclut...

On peut trouver le même genre de propos à l'extrême gauche radicale et libertaire.

(la présence de cette image n'est pas un soutien)

Donc appel au vote blanc ou non, celui-ci n'a pas de couleur et vous permet de participer à la démocratie. Participer au vivre ensemble comme on dit.

19 avril 2012

@Authueil parle du vote blanc


On a commencé la campagne par de nombreux bloggueurs favorable à la reconnaissance du vote blanc. Et voilà qu'Authueil s'exprime à quelque jours du vote. Authueil, bloggeur politique, a donc décidé de faire tourner la boutique de la "res publica" qu'il juge  être l'opposé de ce que souhaietrait l'électeur narcissique défenseur de la reconnaisance du vote blanc. Tout un programme.



J'ai mon point de vue assez arrété sur la question et je ne compte pas convaincre Authueil. Essayons néanmoins d'apporter des éléments de précisions qui pourrait expliquer l'erreur de son analyse. D'abord il y a une confusion. On confond souvent le processus électoral avec le principe démocratique. Le processus électoral a pour objet de désigner un élu. La démocratie est un mode de gouvernement comme peut l'être la dictature ou l'oligarchie. Sauf que la démocratie (démos - cratia) a cette ambition depuis sa première conception athénienne de représenter l'ensemble du peuple (sauf les esclaves). L'outil de l'élection est alors choisi pour désigner celui qui pourra alors éxécuter les décisions selon son poste, qu'il soit général, stratège ou député. Le problème de cet outil est qu'il n'est bon que pour élire à la majorité absolu. Il manque en effet de finesse pour transmettre un message. Comme cela a pu être fait à travers les cahiers de doléances au XVIIIème siècle, par exemple. Il a été conservé aussi parce que depuis toujours la principale préoccupation des concepteurs de constitution ont été les contre pouvoirs. Et qu'à partir du moment ou un contre-pouvoir éxiste et peut s'exprimer, d'une certaine manière le pouvoir s'éxécutera toujours en fonction de ce que souhaite le peuple. En France, plus de 30 ans de défiances électorales en ont montré les limites. Les électeurs trouvent de moins en moins, dans l'offre politique, un choix qui correspond à la vision qu'ils ont de la société. Le processus électoral tel qu'il existe aujourd'hui ne permet pas de faire émerger l'alternative. Pour ce faire entendre il ne reste donc que les votes extrêmes et l'abstention.

Il y a une forme de narcissisme, oui. Mais ce narcissisme s'exprime en combinaison avec des millions d'autres narcissismes. D'ailleurs, ces narcisses, vraiment, ont dû mal comprendre à quel points leurs expressions personnelles allait être perdues dans la masses ! Narcisses, oui ! et alors ? Ils se conjugueront aux altruistes, aux militants, aux anarchistes, aux antis, aux pros, etc...

L'argument narcissique est si faible, que vraiment je me demande si Authueil est réllemment contre le vote blanc.

Enfin glissons..

Du coup je trouve les arguments du type : "enfants gatés [..] qui demandent de la perfection" assez archaïque et infantilisant. Je pense que ce que veut dire par là, Authueil, c'est qu'un système qui fonctionne par caprices ne permet pas de stabiliser les décisions prises. Je suppose qu'il ne considèrent pas non plus qu'un père de la Nation serait la solution à cette infantilisation du citoyen. Mais où est le juste milieux alors ? Pardon, je reformule : "A quel moment va t'on cesser de considérer le citoyen comme un enfant, et lui faire confiance, lui donner sa liberté ?". Je ne sais d'où vient cette idée que le citoyen serait à jamais irresponsable. Qu'il y aurait des votes légitimes et des votes illégitimes par leur inspiration. C'est peut-être au fond dans cette infantilisation que se trouve le choeur de la défiance des électeurs français. Lorsqu'ils votent aux extrèmes, c'est une ralerie, une colère. Ils ne sont donc pas crédibles, il subit ses émotions. D'ailleurs les problèmes qui génèrent ces émotions, sont probablement imaginaires. Alors du coup forcément "cette dérive narcissique" n'a pas de sens.

La reconnaissance du vote blanc c'est justement faire cela, reconnaitre qu'aujourd'hui il y a des gens qui ne voit pas de solutions à leurs problèmes. Même si "[le citoyen] intervient à un moment d'un processus qui le transcende et où il n'est pas le centre, où il ne doit pas l'être." Il voudrait bien savoir, alors, si ce processus a décidé de l'oublier, et qu'en vérité ce qui "fait l'envie de bien des citoyens dans d'autres pays", n'est en fait qu'une mascarade. Parce que simplement le système a décidé de l'oublier, et au passage aussi de le ridiculiser.

29 février 2012

La foi chrétienne et le vote blanc


Chacun a ses raisons de voter blanc et je ne cesserais de répéter qu'un bulletin blanc signifie qu'aucun des candidats des candidats ne correspond à l'expression de l'électeur.


Parmi ces expressions, j'ai souvent croisé l'expression catholique. Dans cette expression, il y a ce qui est appelé des points non-négociables. En raison de ses choix moraux, certains catholiques peuvent refuser de voter pour les candidats en présence.

Les voici en bref :

  1. La protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu’à sa mort naturelle (cela recoupe la conception assistée ou FIV, l'avortement, et l'euthanasie)
  2. La reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille – comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage (on reconnait ici le mariage homosexuel)
  3. La protection du droit et de la liberté des parents d’éduquer leurs enfants. (ici, on parle d'éducation libéral c'est à dire hors de l'état)
Ce sont des choix moraux, qui ont une telle importance pour ces électeurs qu'il est impossible de transiger pour "un moindre mal". En effet, souvent le principal argument contre la reconnaissance du vote blanc est de dire qu'il y a toujours un candidat plus ou moins proches de nos valeurs et que par conséquent cela fait partie de notre devoir d'électeur de voter pour ce moindre mal. On voit bien ici qu'il y a des points non négociables au nom desquels, même le vote par défaut n'est pas acceptable.

Il appartient à chacun d'avoir une motivation pour son vote, mais il n'appartient pas au législateur de décider que cette motivation puisse être prise en compte ou non. Ce n'est pas dans la nature de la démocratie. Le fait que cette expression ne puisse être identifié par un candidat, ne signifie pas que cette expression est nulle. C'est une des raisons évidentes pour que les bulletins blancs aient un impact dans le résultat d'un scrutins. Dans le cas d'une expression majoritaire, il appartient aux politiques d'écouter ces électeurs, d'instaurer un dialogue et enfin de remettre aux voix ce pacte renouvelés entre la république et ses citoyens.

Tant que les bulletins blancs ne seront pas reconnu, ce pacte citoyen sera impossible. Le vivre-ensemble sera impossible.

28 février 2012

Vidéo : le vote blanc c'est nul ?

Voici un petit sujet d'excellente qualité avec des morceaux de nous dedans (manifestation devant le conseil d'état avec les masques blancs).


Le Vote Blanc c'est nul ? par Regards2banlieue

par Regards 2 banlieue

25 février 2012

Bayrou : un référendum sur la reconnaissance du vote blanc dés Juin


François Bayrou a annoncé lors de la clôture du quatrième forum sur la démocratie un référendum dés le 10 Juin , s'il est élu. (discours)
Ce référendum d'après ce que j'ai pu voir et lire serait sur la parité à l'assemblée nationale et sur la reconnaissance du vote banc (qui a reçu de nombreux applaudissements), entre autres (d'après Médiapart):


  • Fixer les règles de composition d’un gouvernement resserré, composé de moins de vingt ministres, tous ministères compris.
  • Interdir les cumuls de mandat pour les députés et les limiter pour les sénateurs.
  • Créer une règle nouvelle pour que les députés ne puissent déléguer leur vote, de sorte à obliger à la présence effective du député, et tous les votes seront publics, ce qui est déjà le cas, puisqu’il est possible de consulter les votes des députés sur le site de l’Assemblée nationale.
  • Diminuer le nombre des députés à 400 et des sénateurs à 100.
  • Introduire la proportionnelle sur un quart des sièges des élus afin «de représenter de manière substantielle les courants d’opinion qui passent la barre des 5 % des voix»
  • Reconnaître le vote blanc.
  • Renforcer l’obligation de parité, sans davantage de précisions.
  • Supprimer «la myriade de micro-partis individuels ou de complaisance».
  • Définir le conflit d’intérêts, obliger à la déclaration publique des intérêts privés avant l’entrée dans la fonction et lors de toute modification et «fixer les incompatibilités», chez les élus comme les hauts fonctionnaires.
  • Instituer une Autorité de déontologie de la vie publique qui pourra être saisie par les citoyens.
  • Empêcher le retour dans la vie publique des élus condamnés pour corruption.
  • Faire adopter par vote du Parlement à une majorité qualifiée la nomination par le premier ministre et le président du ministre de la justice.
  • Supprimer la nomination des présidents de l’audiovisuel public par le chef de l’État.
  • Soumettre au parlement les nominations pour «éviter les nominations de complaisance»

Cela semble bien, et pour autant ça manque de détail. L'idée politique de François Bayrou est évidemment de créer un choc et de réorienter le débat autour de ses idées. Maintenant, à mon avis, il pèche par excès et je crains que sa reconnaissance du vote blanc soit un peu flou. D'ailleurs, le texte sera décidé lors d'un atelier avant le 1er tour d'après un militant.

Par le passé la reconnaissance du vote blanc a souvent été cité par François Bayrou. En effet, outre le vote obligatoire -pas cité ici-, Le président du Modem considère que pour être élu, un candidat doit faire un score supérieur à un autre candidat plus le vote blanc... sauf qu'évidemment dans ce cas 2% de bulletins blanc peuvent annuler une élection si l'autre candidat est à 49%. Ce qui est absurde convenons-en.. Pour aller plus loin, ,j'en avais discuté dans un long billet (le faux vote blanc de François Bayrou).

Maintenant s'il veut revoir sa copie, je serais le premier à applaudir de mes deux mains et de mon bulletin de vote. En attendant voici ce qui me parait être le fondement de la comptabilisation des bulletins blancs : un vote révocatoire.

Un vote révocatoire, qui, s'il est majoritaire ( c'est à dire que le décompte des bulletins blancs est supérieur aux nombres de bulletins du meilleur des candidats) remet en cause les candidats et donc l'élection. Les candidats sont inéligibles pendant un an et une élection est provoqué dans les trois à six mois comme cela se passe habituellement (annulation de scrutin pour fraude).

La proposition peut être discuté, débattu et je vous encourage à le faire. C'est à mon avis du bon sens, et cela provient de plus de dix années à militer pour la reconnaissance du vote blanc.

06 décembre 2011

AGISSONS : Oui nide iou


Il y aura plusieurs phases à notre projet jusqu'en Septembre 2012. Elles consisteront toute à mobiliser. Mobiliser au-delà du net et des blogs. Mobiliser au-delà de la sphère virtuelle.


En septembre 2012 nous agirons auprès de nos élus. Mais d'ici là, il nous faut être nombreux. pour éviter le plus possible le yakafokon (il n'y a qu'à.. Il faut qu'on..). Nous devons faire passer ce premier message : plus nous sommes nombreux, plus notre succès est assuré. Pour ce qui est de ce que l'on met derrière la reconnaissance du vote blanc, nous avons des approches différentes. La mienne est celle d'un vote blanc révocatoire, et il y a aussi celle défendu par Bruno Gaccio qui est la comptabilisation sans conséquences des bulletins blancs.

Nous pouvons argumenter et débattre, mais il y a peu de chances d'obtenir quoi que ce soit si nous sommes peu nombreux. Je pense que sur ce point nous sommes d'accord..

Alors que faire ? quoi faire ?

Très simple, très citoyen : Créer une inscription massive sur les listes électorales... Déjà rien que cela enverra un message très clair au sommet du pouvoir. Et les médias ne manqueront pas d'en parler. Ce sera à tous les partis que nous enverrons le message suivant :
"Nous, nous sommes là , et vous ?"
A vous donc d'agir, et de toute les manières citoyennes possibles de convaincre ceux qui refusent car écœurés. Nous sommes nombreux, très nombreux à les comprendre.

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