25 mars 2005

Mr Raffarin a propos du Vote Blanc le 7 février 2001


"En ce qui concerne le vote
blanc, je reviens au débat que nous avons eu hier soir et qui s'est clos avec l'intervention talentueuse de notre ami le président Arthuis. Celui-ci a repris une expression que j'avais moi-même employée, ainsi que M. de Broissia, en disant qu'il ne fallait pas opposer la République d'en haut et la République d'en bas.
Bien sûr, quand on a, comme notre collègue, occupé Bercy, il ne faut pas opposer le haut et le bas : ce ne serait pas bon pour le haut. (Rires sur les travées des Républicains et Indépendants et du RPR.)
Nous ne voulons surtout pas opposer les deux Républiques. Ce que nous voulons dire, c'est que, dans la République, l'énergie et l'influence peuvent partir aussi bien d'en bas que d'en haut. C'est la même République ! C'est à la fois une République attentive à son terrain et à son citoyen et une République susceptible de donner des instructions, des directives.
Par conséquent, ce qui m'importe dans cette affaire de vote
blanc, c'est la responsabilité du citoyen et, de ce point de vue, je serais assez défavorable à cet amendement. En effet, pour ceux qui défendent l'humanisme libéral, par opposition à ceux qui se réclament du matérialisme déterministe, au fondement de tout, il y a le libre arbitre, ce qui signifie pour le citoyen la faculté de faire ses choix. Pour nous qui ne suivons ni M. Freud avec son inconscient, ni M. Marx avec ses classes sociales, ni le biologisme avec l'équation génétique, nous sommes libres, rien ne nous prédestine. C'est cette liberté qui fonde notre confiance en l'homme. Cela suppose à la fois le libre choix et l'engagement.
Je ne souhaite donc pas que, dans notre démocratie, on encourage le non-engagement, le silence, le refus de prendre position.
D'un point de vue théorique, le camp des humanistes libéraux doit faire, contre celui des matérialistes déterministes, le choix du libre arbitre, c'est-à-dire de l'engagement du citoyen. Dès lors, nous devons l'inciter à prendre position plutôt qu'à se dérober. C'est en prenant une décision qu'il crée son propre avenir et qu'il trouve ainsi sa dignité. (Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)"

Cet argument est le principal argument anti-Vote Blanc, comme à chaque fois la même erreur est commise : considéré au départ le vote blanc comme un acte sans conséquences, sans sens sans objectif et puis s'appuyer sur cette même conception pour affirmer que cela ne sert à rien. Pourtant en comptabilisant les votes blancs, on change l'équilibre électoral, l'enjeu n'est plus seulement d'être le premier mais aussi d'être le plus mobilisateur, ce qui n'est pas exactement la même chose. C'est une stratégie "gagnant-gagnant". La mobilisation pour une décision est ce qu'il y a de plus important pour une démocratie et pour un pays qui as besoin d'être gouverné et pour lesquels les décideurs ont besoin de recouvrer une légitimité non négligeable.

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