Géraldine Grün-Nevers : comptabiliser le vote blanc
dans les DNA
vendredi 1er Juin
Géraldine Grün ira voter les 10 et 17 juin. « J'ai même une petite idée de pour qui je vais voter », ajoute-t-elle. Et on peut être sûr que ce ne sera pas pour elle.
En effet, la candidature de cette jeune femme de 30 ans, rédactrice-conceptrice multimédia, diplômée de l'IEP et de l'école de journalisme de Strasbourg (CUEJ), ne vise pas à récolter le maximum de voix pour être élue. La responsable de la cellule locale du « Parti blanc » milite pour la reconnaissance du vote blanc. Pas de raison donc de lui donner sa voix si on est convaincu par l'un des seize autres candidats de la circonscription. Elle espère d'ailleurs faire le moins de voix possible et aucune photo d'elle n'apparaît sur son matériel électoral. Ses bulletins devraient porter la mention « bulletin blanc mais reconnu ».
Melle Grün se dit d'abord « citoyenne », passionnée de droit constitutionnel. Pendant ses études, elle fut frappée d'apprendre que le vote blanc n'était pas comptabilisé, et qu'il n'avait pas plus de poids que les bulletins nuls. « Très européenne », elle milita lors de la campagne sur le référendum européen en 2005, sans prosélytisme ni pour le « oui », ni pour le « non », mais en expliquant le texte aux citoyens.
« Respecter » celui
qui vote blanc
Opposée au vote de protestation qui favorise les extrêmes, ou au vote « à contrecoeur » sans réelle adhésion, elle se fait l'apôtre du « carton blanc », brandi au lieu du carton rouge. « Il ne faut pas avoir honte de ne pas savoir choisir », dit-elle, en imaginant qu'une élection puisse être annulée puis refaite à partir d'un certain nombre de suffrages blancs exprimés. Sa candidature n'ayant d'autre but que de compter les votes blancs, elle démissionnerait aussitôt si elle était élue. « Nous appelons au vote. Celui qui vote blanc n'est pas un abstentionniste, il se déplace, il s'implique en tant que citoyen. Il vient dire quelque chose. Ce n'est pas le respecter que de faire comme s'il n'existait pas. »
La candidature d'un « candidat blanc » à Strasbourg, Paris, Caen, Bordeaux, Marseille et Toulouse, est, espère la candidate, le point de départ d'un mouvement plus large et plus ancré. Et une façon d'interpeller les élus pour qu'ils oeuvrent à réformer l'article L66 du code électoral.
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