05 avril 2007

Centre d'analyse stratégique: Analyse, Le vote blanc et son sens

Une note de synthése (pdf) issu du travail de la centre d'analyse stratégique du gouvernement directement sous l'autorité du cabinet du premier ministre.

Ce centre a pour objectif "d’éclairer le Gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle."

Pour moi cela ressemble a une prise de conscience du gouvernement sur la question. Il est intéressant de regarder les éléments mis en avant dans cette étude pour voir si des préjugés sont entretenu.

Cette étude est très complète et aborde des points que je n'avais jamais exploré. Ainsi, dans la première partie historique, j'ai appris qu'un des partis à avoir appelé à voter blanc pour la première fois est le PSU au second tour de l'élection de 1969. A l'époque le PSU échoua au premier tour avec 3,6 % de voix pour leur dirigeant, Michel Rocard. De fait, la droite et le centre droit était loin de craindre cet appel. Ce fut logiquement George Pompidou qui fut élu.

La partie analytique commence par constater une augmentation des votes blancs et nuls dés les années 80. La thèse contestable d'une crise de la représentation est écartée, mais la vraie raison n'est pas approfondie. En effet, il est à remarquer le caractère croissant du vote intermittent des électeurs. Je partage donc le point de vue de Anne Jadot, croisée au cours de la rencontre organisée par La constituante. Son point de vue, si j'ai bien tout compris, est que l'électeur utilise son vote de manière moins systématique qu'auparavant et qu'à chaque élection, celui-ci renégocie son vote avec les propositions des candidats, et donc la montée du vote blancs et nuls devrait plus être associée au résultat de cette renégociation de plus en plus stérile.

Malheureusement, par la suite, le caractère non-idéologique se perd dans des formules ironiques :
.."un faisceau d’interprétations savantes et politiques tend désormais à faire du vote blanc une pratique en soi"..
et puis cette attaque directe vers Anne Muxel et Dominique reynié :
.."le vote blanc paraît désormais jouir d’une réelle prise en compte de la part de certains analystes du processus électoral français"..
Et puis ce dernier montre l'état d'esprit dubitatif dans l'observation de faits avérés
"le vote blanc est pour sa part perçu comme un acte raisonné. En choisissant cette option, l’électeur accomplirait un geste « très pensé », informé, « sophistiqué » et « politique »."
Pourquoi "perçu" ? pourquoi "accomplirait" ? Que faut-il de plus à ces analystes pour constater qu'un électeur qui prépare son bulletin blanc chez lui pour l'amener le jour du vote dans les bureaux de vote et s'exprimer ainsi contre l'élan d'un vote nul qui aurait pû être tellement plus facile ? L'article fait ici directement référence au propos de Dominique Reynié. Ainsi l'article semble ridiculiser ces deux scientifiques en insinuant presque un plagia d'Alain Lancelot, qui définissait le vote blanc comme l'acte le plus éxigeant de l' électorat dés 1960.

Un paradoxe apparent difficile à assumer : civisme et contestation.
Ainsi le conditionnel de rigueur réapparaît lorsque l'auteur exprime un doute :
"..le fait de se rendre dans un bureau de vote assurerait en effet une dimension civique au vote blanc"..
Au minimum elle assure ce caractère civique, et c'est la moindre de ces conséquences...
L'interprétation qui s'ensuit utilise elle aussi des conditionnels et va pourtant en sens unique:
une désapprobation à l’égard de l’offre proposée au corps électoral qui conduirait «paradoxalement » au sentiment d'une « insuffisance » de l’offre électorale. cela pour placer un aller-retour sémantique vers un argument décrédibilisant : "indifférence vis-à-vis de la politique". Ecrire cela quelque ligne après "éxigeance", "sophistiqué" ou "trés pensé" est trés fort de mauvaise foi à mon avis.
L'auteur a le droit d'avoir son opinion sur le vote blanc, mais de là à le ridiculiser dans un document officiel ?

Malgré tout, dans ce paragraphe, je crois voir qu'au plus haut de l'état des questions sont en train de se poser :
Dans ce raisonnement, que semble admettre un nombre croissant d’acteurs de l’espace politique, le vote blanc exprime donc quelque chose – ne serait-ce qu’une contestation. Ces acteurs s’interrogent, par conséquent, sur les raisons pouvant expliquer que les votes blancs soient exclus des suffrages exprimés. Cette situation leur paraît en effet entretenir une forme d’inégalité des votants devant le dépouillement.
Ces propos semble impliquer clairement que des décisions vont être prise. Puisque l'inégalité semble être évidente... youpi... !
Oui, mais comment ?
Le calcul serait fait par rapport aux inscrits puisque "ces votes ne sont pas appréhendés comme des « suffrages exprimés»".
Ainsi la décision qui semble-t'il serait prise est celle-ci : comptabilisation des bulletins blancs en tant que voix non exprimés et donc dans l'abstention mais décompte à part... C'est ce qui s'apelle noyer le poisson... Mais ceci n'est qu'une supposition. Cela va m'imposer à changer un tout petit peu mon discours.
Je m'arrête là pour aujourd'hui. Il se fait tard..
Je continuerai demain avec les arguments plus habituels et qui correspondent à ceux qui étaient données lors du débat à l'Assemblée Nationale en 2003.








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